*Justice : 80 prévenus devant le juge à Saint-Louis, 5 ans requis contre 23 pour violences électorales*
décembre 3, 2024
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Le procès des 80 personnes interpellées à la suite des violences électorales survenues à Saint-Louis, lors de la campagne des législatives de novembre dernier, s’est ouvert ce lundi
Le procès des 80 personnes interpellées à la suite des violences électorales survenues à Saint-Louis, lors de la campagne des législatives de novembre dernier, s’est ouvert ce lundi dans un contexte hautement surveillé. Initialement prévu au tribunal de grande instance de la ville, jugé exigu, le procès a été délocalisé à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture pour accueillir le grand nombre de participants et d’observateurs.
« `Des accusations graves et des peines requises sévères« `
Ces prévenus, pour la plupart chargés de la sécurité de la caravane de la coalition « Sam Sa Kaddu », sont poursuivis pour des faits graves, notamment vol avec violence, port d’armes sans autorisation et violation de l’arrêté ministériel du 22 octobre interdisant certains rassemblements. Selon l’accusation, ils auraient violemment attaqué des commerçants qui scandaient le nom d’Ousmane Sonko, tête de liste du parti au pouvoir, au passage de leur caravane au marché de Sor. Ces affrontements ont laissé plusieurs blessés graves parmi les commerçants.
Lors de l’audience, le procureur a requis cinq ans de prison ferme contre 23 personnes identifiées comme les principaux auteurs des violences, tandis que pour d’autres prévenus, il a demandé des peines de deux ans, dont un an ferme.
« `Un début de procès marqué par des contestations de la défense« `
Dès l’ouverture du procès, les avocats de la défense ont tenté de faire annuler la procédure, arguant que leurs clients n’avaient pas été informés de leur droit à un avocat lors de leur arrestation. Cette demande a été rejetée par le procureur, qui a affirmé que les procès-verbaux mentionnaient bien cette information.
« `Un verdict attendu en janvier 2025« `
Ce procès, qui met en lumière les tensions et violences qui ont marqué les législatives à Saint-Louis, se poursuit avec un fort intérêt public. Le délibéré a été fixé au 6 janvier 2025, date à laquelle la justice se prononcera définitivement sur le sort des prévenus.
« `Contexte et enjeux« `
Ces violences électorales témoignent des tensions croissantes autour des compétitions politiques au Sénégal, particulièrement dans des zones stratégiques comme Saint-Louis. Ce procès, au-delà des peines envisagées, pose la question de l’encadrement des campagnes électorales et de la nécessité de prévenir de tels débordements à l’avenir.