Affaire Farba Ngom : entre reddition des comptes et perception de règlement de comptes
janvier 17, 2025
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Le Sénégal traverse une phase politique délicate où la question de la reddition des comptes se heurte à une perception persistante de règlement de comptes. L’affaire Farba Ngom,
Le Sénégal traverse une phase politique délicate où la question de la reddition des comptes se heurte à une perception persistante de règlement de comptes. L’affaire Farba Ngom, marquée par la levée de son immunité parlementaire à la suite d’une déclaration du parquet financier, incarne ce dilemme national. Alors que certains y voient une démarche visant à renforcer la transparence et à garantir l’impartialité de la justice, d’autres dénoncent une stratégie politique pour affaiblir un proche de l’ancien président Macky Sall.
Face à cette situation, une hypothèse intrigue : et si Farba Ngom, à l’instar de ce qu’avait fait Ousmane Sonko, mobilisait un « bouclier humain » parmi ses parents et proches au Fouta pour se défendre ? Une telle initiative, bien que symbolique de la volonté de protection communautaire, risquerait d’avoir des conséquences lourdes. En s’appuyant sur un soutien familial et régional, Farba Ngom pourrait involontairement ethniciser un débat d’intérêt national. Ce type de stratégie, déjà observé dans le passé, pourrait aggraver les tensions identitaires et nuire à la cohésion sociale.
Bien que ce recours au soutien régional puisse être perçu comme un réflexe de défense naturelle, il s’agit d’une arme à double tranchant. L’idée de mobiliser une base communautaire dans un contexte judiciaire pose la question de l’équilibre entre solidarité locale et respect des institutions. Si cette approche venait à s’imposer, elle pourrait transformer des affaires individuelles en des débats à portée identitaire, exacerbant ainsi des fractures sociales latentes.
Cette affaire relance également le débat sur l’utilisation de discours ethnistes dans l’arène politique. Ces dérives, de plus en plus fréquentes, mettent en péril le « vivre ensemble » qui caractérise le Sénégal. Le pays, longtemps salué pour sa stabilité et sa diversité harmonieuse, se trouve à un tournant où le sectarisme menace de fissurer son tissu social. Les acteurs politiques et les leaders d’opinion ont la responsabilité de privilégier des discours rassembleurs et de veiller à renforcer l’unité nationale.
L’affaire Farba Ngom pose une question fondamentale : s’agit-il d’une reddition des comptes légitime ou d’un règlement de comptes déguisé ? La justice sénégalaise est sous les projecteurs, et sa crédibilité dépendra de son impartialité. Si elle est perçue comme un outil de vengeance politique, elle risque de perdre la confiance des citoyens. Il est donc impératif d’éviter tout amalgame et de garantir que les procédures soient menées dans la transparence et l’équité.
Cette affaire souligne l’urgence d’un leadership politique éclairé, fondé sur des principes solides et une vision à long terme. La politique, en tant que science, et la diplomatie, en tant qu’art de la représentation, doivent être guidées par la responsabilité, la rigueur et la volonté de préserver l’intérêt général. Ces valeurs sont essentielles pour consolider la stabilité du Sénégal et préserver sa réputation sur la scène internationale
L’affaire Farba Ngom illustre les défis majeurs auxquels le Sénégal est confronté : maintenir l’équilibre entre justice et politique tout en préservant la cohésion nationale. La tentation d’un repli identitaire ou communautaire, à l’image de certaines stratégies déjà observées, pourrait accentuer les divisions. Dans ce contexte, il appartient aux leaders politiques et communautaires de promouvoir un discours d’unité et de justice afin de garantir que les différends actuels ne compromettent pas l’harmonie sociale et la stabilité qui font la fierté du Sénégal.