Attention au syndrome rwandais au Sénégal : une alerte face aux discours ethnicistes, communautaristes et régionalistes
janvier 22, 2025
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Depuis le début de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Farba Ngom », des déclarations à caractère ethniciste, inquiétantes et dangereuses, ont été relevées. Ces propos divisants
Depuis le début de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Farba Ngom », des déclarations à caractère ethniciste, inquiétantes et dangereuses, ont été relevées. Ces propos divisants rappellent à quel point il est urgent de préserver l’unité nationale et de combattre ces dérives. Le Sénégal est une nation une et indivisible, et de tels discours ne doivent en aucun cas prospérer.
Il est important de souligner que ce n’est pas la première fois que le Sénégal est confronté à des discours clivants. Par le passé, Ousmane Sonko lui-même avait tenu des propos qui avaient suscité des tensions. Cependant, cette erreur ne saurait justifier que d’autres acteurs politiques, aujourd’hui opposants ou non, empruntent cette même voie. Répéter les fautes d’hier ne fait qu’aggraver les divisions et menace dangereusement le tissu social sénégalais.
Le Sénégal, souvent cité comme un modèle de stabilité en Afrique, voit son harmonie fragilisée par l’émergence de discours ethnicistes, communautaristes et régionalistes. L’Histoire, notamment celle du Rwanda, enseigne à quel point ces dynamiques peuvent mener à des tragédies si elles ne sont pas combattues à temps. Au Rwanda, l’instrumentalisation des divisions ethniques a conduit à l’une des pires catastrophes humaines du XXᵉ siècle, le génocide de 1994. Bien que le contexte sénégalais soit différent, les germes de l’intolérance s’enracinent souvent dans l’indifférence avant d’exploser en crises majeures.
Aujourd’hui, au Sénégal, les discours opposant régions, ethnies ou communautés religieuses se multiplient. Ce qui était autrefois marginal gagne en visibilité dans l’espace public, nourrissant des clivages dangereux. Ces divisions menacent les fondements mêmes de la nation, bâtie sur une riche diversité culturelle et un vivre-ensemble envié.
Ces dérives trouvent souvent écho dans des contextes de tensions sociales et économiques. Les frustrations accumulées offrent un terrain fertile aux discours d’exclusion et aux boucs émissaires faciles. Pourtant, les défis qui attendent le Sénégal, qu’il s’agisse du chômage, de l’éducation ou de la santé, ne peuvent être relevés qu’ensemble, dans l’unité et la solidarité.
Il est donc impératif que les leaders politiques, religieux et les citoyens dans leur ensemble s’engagent activement contre ces discours. La promotion des valeurs de tolérance, de dialogue et de cohésion sociale doit être au cœur des priorités nationales.
Le Sénégal ne peut se permettre de céder à ces logiques d’exclusion. Si nous aspirons à préserver notre stabilité et à bâtir un avenir prospère, nous devons rejeter fermement toute forme de division. La paix sociale n’est jamais acquise, elle est le fruit d’efforts constants. Ignorer ces signaux d’alarme pourrait coûter cher, bien plus que nous ne pouvons l’imaginer.