La publication, ce mardi 4 février 2025, du rapport annuel sur la Situation économique et sociale du Sénégal (édition 2022/2023) par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a mis le feu aux poudres. Ce document, censé offrir une lecture objective de la situation financière du pays, a plutôt déclenché une véritable guerre des chiffres entre acteurs politiques, économistes et citoyens.

Si le rapport s’appuie sur les données officielles du Ministère des Finances et du Budget, il ne prend pas en compte l’audit en cours de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques. Une omission qui alimente la controverse et laisse planer le doute sur l’ampleur réelle du problème.

Un duel d’interprétations

L’opposition y voit une confirmation de ses alertes passées et réclame une transparence totale sur la gestion de la dette publique. À l’inverse, les partisans du gouvernement dénoncent une lecture biaisée des données et estiment que la situation, bien que préoccupante, n’est pas aussi alarmante qu’annoncée.

Les économistes, quant à eux, appellent à la prudence. Pour eux, seul le rapport final de la Cour des Comptes pourra apporter un éclairage impartial et exhaustif sur l’état des finances publiques.

Un enjeu qui dépasse les frontières

Cette affaire ne concerne pas uniquement le Sénégal. Le Fonds monétaire international (FMI) suit de près cette question. Lors d’un point de presse, Julie Kozak, porte-parole de l’institution, a confirmé que le FMI attendait avec impatience les conclusions de la Cour des Comptes sénégalaise, dont la publication est prévue d’ici la fin du mois.

« `Imam Kanté s’invite dans le débat

Face à la polémique, Imam Kanté a tenu à nuancer le débat en déclarant :

> « Les chiffres avancés par Mamadou Moustapha Ba étaient corrects, mais… »

S’il reconnaît la fiabilité des données de l’ANSD, il insiste sur le fait que ces chiffres ne suffisent pas à eux seuls pour évaluer la situation réelle de la dette. Seul l’audit de la Cour des Comptes permettra, selon lui, d’établir la vérité sur la gestion des finances publiques.

> « On ne peut pas se baser uniquement sur ces données compilées par l’ANSD. La Cour des Comptes effectue un travail spécifique et c’est son rapport qui pourra véritablement édifier sur la question. »

Une crise de confiance persistante
« `
Cette guerre des chiffres illustre une nouvelle fois la méfiance croissante autour des statistiques officielles. Entre lectures politiques divergentes, analyses techniques et attentes citoyennes, l’opinion publique se retrouve dans un flou total, cherchant à distinguer la vérité des manipulations.

En attendant la publication du rapport de la Cour des Comptes, ce débat promet de prendre encore de l’ampleur, avec des conséquences potentiellement lourdes pour la gestion économique du pays.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com