Malgré une avancée de deux points dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, le Sénégal demeure profondément marqué par la corruption, gangrenant toutes les sphères de l’administration et les activités sociétales. Avec une note de 45/100, contre 43 en 2023, le pays reste dans la zone rouge, confirmant l’omniprésence de ce fléau qui freine son développement économique et social.

Si cette amélioration résulte de certaines réformes, comme la création d’un Parquet national financier et la révision des lois relatives à l’OFNAC et à la déclaration de patrimoine, la corruption reste un mal endémique. L’Inspection Générale d’État (IGE), censée être un outil clé de transparence, peine à publier ses rapports, et les flux financiers illicites continuent de prospérer. La récente interrogation sur l’origine d’un compte bancaire de 1000 milliards de FCFA, évoqué par le Premier ministre, illustre l’opacité persistante des finances publiques.

Au-delà de l’administration, la corruption s’infiltre dans tous les secteurs : justice, santé, éducation, marchés publics et même les services de base, où les pots-de-vin et le favoritisme sont monnaie courante. Cette situation, loin d’être spécifique au Sénégal, s’observe dans de nombreux pays africains où les institutions de contrôle manquent d’indépendance et de moyens pour agir efficacement.

Le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, appelle à des actions concrètes pour enrayer ce phénomène. Il recommande notamment l’application stricte des lois existantes, la publication systématique des rapports des organes de contrôle et la protection des lanceurs d’alerte. Car si le pays progresse timidement dans les classements, la réalité quotidienne rappelle que la lutte contre la corruption est loin d’être gagnée.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com