CHRONIQUE : PARTI SOCIALISTE SENEGALAIS , UNE DÉRIVE SANS CAP
février 26, 2025
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Le Parti Socialiste (PS), pilier historique de la scène politique sénégalaise, traverse une crise existentielle d’une ampleur inédite. Ce qui fut jadis une machine électorale redoutable se retrouve
Le Parti Socialiste (PS), pilier historique de la scène politique sénégalaise, traverse une crise existentielle d’une ampleur inédite. Ce qui fut jadis une machine électorale redoutable se retrouve aujourd’hui à la dérive, pris dans les filets de l’indécision et du manque de leadership. L’appel d’Amadou Sow, membre du Bureau politique et élu à la commune de Médina, à la démission de la Secrétaire Générale intérimaire, Aminata Mbengue Ndiaye, met en lumière un parti en perte de vitesse, incapable de s’adapter aux réalités du jeu politique contemporain.
Depuis la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, le PS semble naviguer à vue. La nomination d’Aminata Mbengue Ndiaye à la tête du parti aurait pu marquer un tournant décisif vers un renouveau. Pourtant, selon Amadou Sow et une frange croissante de militants, le constat est accablant : absence de vision, inertie totale et une gestion marquée par l’inaction. Deux séminaires de réflexion ont bien été organisés, mais leurs conclusions sont restées lettre morte. Le parti s’enfonce ainsi dans une léthargie profonde, laissant ses militants orphelins de directives claires.
Pire encore, la Secrétaire Générale intérimaire est accusée d’un éloignement prolongé du territoire national, privant le PS d’un leadership effectif. L’absence de structuration interne, avec des postes vacants au sein du bureau politique, aggrave cette paralysie, rendant toute initiative impossible.
Le désastre des élections législatives de 2024 est une preuve supplémentaire du naufrage en cours. Un seul député obtenu : un camouflet pour un parti qui, jadis, régentait la vie politique sénégalaise. Loin d’une stratégie offensive et autonome, le PS a semblé errer sans ligne directrice, incapable de mobiliser sa base. Une débâcle que Amadou Sow attribue directement à l’inaction et aux choix discutables d’Aminata Mbengue Ndiaye.
Symbole de ce déclin, la jeunesse du PS, autrefois fer de lance du parti, est aujourd’hui réduite au silence. Privés d’activités, marginalisés dans les prises de décision, les jeunes militants peinent à trouver leur place dans une formation politique qui semble figée dans le passé. Cet abandon est perçu comme le symptôme d’une gouvernance déconnectée des attentes des nouvelles générations.
Alors que le Sénégal traverse des défis majeurs : gouvernance, crise sociale, rapport accablant de la Cour des Comptes , le Parti Socialiste brille par son silence. Aucune position forte, aucun débat structurant, aucune opposition constructive ne sont portés par ses dirigeants. Le PS semble avoir perdu son rôle de contre-pouvoir, laissant le champ libre aux forces émergentes.
Face à ce constat alarmant, Amadou Sow plaide pour une refonte totale du parti. Il réclame la démission immédiate d’Aminata Mbengue Ndiaye et propose une tournée nationale pour reconnecter le PS à sa base. Cette initiative, si elle voit le jour, pourrait être le premier pas vers une reconquête politique. Mais encore faut-il que la direction en place accepte d’entendre la clameur des militants et de céder la place à une nouvelle génération de leaders.
Dans un paysage politique en constante évolution, le PS doit se réinventer sous peine de sombrer définitivement dans l’oubli. Il est temps que cette formation, qui a façonné l’histoire du Sénégal, retrouve sa voix et son rôle. L’alternative est claire : se réformer ou disparaître.