Dans une publication récente, le journaliste Pape Alé Niang met en garde contre une reddition des comptes politisée et inefficace, rappelant les erreurs commises sous le régime de Macky Sall avec la CREI. Cette instance, censée lutter contre l’enrichissement illicite, s’est finalement révélée être un outil de règlements de comptes politiques, comme en témoigne l’affaire Karim Wade. Malgré un procès très médiatisé et des milliards dépensés, aucun fonds détourné n’a été récupéré, et la traque des biens mal acquis s’est soldée par un échec.

Pape Alé Niang soulève une question centrale : la priorité doit-elle être la punition des auteurs de détournements ou la restitution des biens publics ? Il rappelle que l’incarcération seule ne garantit pas la récupération des sommes volées et que certains détenus bénéficient inévitablement de privilèges ou de clémences. Il met également en garde contre une surmédiatisation des dossiers de corruption, qui peut créer de grandes attentes au sein de la population et se retourner contre les autorités si les résultats ne sont pas à la hauteur.

Le journaliste plaide pour une réforme du cadre juridique afin de mieux encadrer la médiation pénale et d’assurer une restitution rapide et effective des biens mal acquis. Il insiste sur la nécessité d’institutions judiciaires indépendantes et solides pour éviter les dérives du passé. L’efficacité du nouveau pool judiciaire financier, qui a remplacé la CREI, sera jugée sur sa capacité à allier transparence, justice et récupération des fonds publics.

Pour Pape Alé Niang, la reddition des comptes ne doit pas être un simple slogan mais une politique rigoureuse et mesurable, mettant fin à l’impunité sans tomber dans la chasse aux sorcières.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com