BOYCOTT À L’ ASSEMBLÉE NATIONALE : L’OPPOSITION HAUSSE LE TON CONTRE SONKO ET EL MALICK NDIAYE
avril 11, 2025
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L’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé un boycott ferme de la séance plénière consacrée aux questions d’actualité avec le Premier ministre, initialement prévue ce 10 avril et reportée au
L’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé un boycott ferme de la séance plénière consacrée aux questions d’actualité avec le Premier ministre, initialement prévue ce 10 avril et reportée au 14, en raison du décès du Khalife général de la communauté layène. Une décision qui marque un tournant dans la vie parlementaire, justifiée par des « violations répétées du règlement intérieur » et un « manque de considération » du chef du gouvernement à l’égard des députés de l’opposition.
Face à la presse, les élus du groupe Takku Wallu Sénégal et les députés non-inscrits ont dénoncé l’attitude du président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, accusé de faire preuve de partialité en agissant « comme un militant du Pastef ». Le député Thierno Alassane Sall, porte-voix du collectif, a pointé du doigt « l’effondrement progressif de l’Assemblée », désormais perçue comme une extension de l’exécutif.
Me Aïssata Tall Sall, présidente du groupe Takku Wallu, a, pour sa part, lancé un véritable ultimatum : « Si l’Assemblée devient une chambre d’enregistrement, c’est la démocratie sénégalaise qui est en danger. Nous refusons de participer à une mascarade. » Elle précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’un retrait permanent, mais d’un signal fort adressé au pouvoir : « Nous continuerons à légiférer, contrôler l’action gouvernementale et remplir notre mission. »
Dans cette dynamique de contestation, les députés de l’opposition ont également annoncé avoir saisi le Conseil constitutionnel pour contester la loi interprétative liée à l’amnistie, qualifiée de « scélérate » par le député Mbaye Dione. Le recours, déposé par 23 élus, vise à bloquer un texte considéré comme une tentative de blanchiment politique.
Abdou Mbow, autre figure de l’opposition, s’est montré particulièrement critique envers le Premier ministre Ousmane Sonko : « Il ne s’est présenté que deux fois devant l’Assemblée depuis sa nomination. Nous exigeons du respect. L’Assemblée n’est pas une agence de communication. » Il a également appelé El Malick Ndiaye à incarner pleinement la dignité de son poste : « Ce n’est pas un champ de bataille partisan. »
L’opposition se dit ouverte au dialogue, mais pose ses conditions : le respect du règlement et une posture républicaine de la part de l’exécutif. En attendant, elle campe sur sa position de boycott, appelant le peuple sénégalais à rester vigilant.