Dakar, 1er mai 2025 – Une première dans l’histoire du Centre Hospitalier Abass Ndao : la fête du Travail y a été célébrée à l’unisson par l’ensemble des huit centrales syndicales, réunies autour d’un unique cahier de doléances remis au nouveau directeur, le professeur Demba Diedhiou.

Cette célébration marque un tournant symbolique. L’intersyndicale a choisi l’unité pour porter la voix des travailleurs, soulignant par cet acte « un signal fort et inclusif guidé par l’intérêt supérieur de l’hôpital, des patients et du pays », selon les mots du professeur Diedhiou.

Un cahier de doléances commun, un fait inédit

Le docteur Ibrahima Mané Diallo, secrétaire général du SAMES à Abass Ndao, a pris la parole au nom de l’intersyndicat. Son intervention a mis en lumière les souffrances silencieuses des agents : surcharge de travail, manque de personnel, équipements défaillants, astreintes non reconnues, primes de retraite non honorées. « Ce cahier n’est pas une simple liste de revendications, c’est le reflet de nos vies, de nos sacrifices et de notre engagement au service de la santé publique », a-t-il déclaré.

D’autres voix syndicales ont plaidé pour la cohésion et le dépassement des clivages. Yatma Ndiaye, du SAT/Santé, a invité les travailleurs à éviter les querelles de détail et à passer à l’action. L’autre syndicaliste Lamine Diop a insisté sur la régularisation des contractuels et prestataires, tandis qu’Ass Malick Fall, vice-président du Comité de Dialogue Social, a préconisé la formation continue et la mise en place d’un comité de veille pour anticiper les crises.

Aïda Diakhaté, secrétaire générale du nouveau syndicat SAC/SASS, a officialisé l’arrivée d’une neuvième organisation syndicale au sein de l’hôpital. Quant à Makhfouss Aïdara, représentant du personnel et des ressources humaines, il a dénoncé la prolifération syndicale et appelé à l’unité autour de l’essentiel : le bon fonctionnement de l’hôpital.

Distinctions, reconnaissance et vision managériale

Trois services ont été décorés pour leur propreté exemplaire : l’odontologie, l’urologie/andrologie, et la gastro-entérologie. Le professeur Anna Sarr, présidente de la Commission Médicale d’Établissement (CME), a salué l’engagement du personnel, avec une attention particulière aux femmes de l’établissement. Elle a également appelé à un syndicalisme responsable, capable d’articuler droits et devoirs.

Prenant la parole en clôture, le professeur Demba Diedhiou a livré un discours dense, empreint de reconnaissance, de lucidité et de volontarisme. Tout en saluant le travail de son prédécesseur, le docteur Amadou Ndiaye qualifié de « homme du fast track » , le professeur Demba Diedhiou a affirmé vouloir inscrire son action dans une continuité réformiste, centrée sur la performance, l’innovation et la dignité des usagers.

Portant une vision claire, il a annoncé plusieurs projets structurants : la création d’une Maison de l’Usager, la désignation mensuelle d’un agent du mois, la mise en place d’une Unité de Surveillance Hospitalière et l’implantation d’un réseau internet interne pour moderniser la communication.

Mais c’est surtout son alerte sur la situation financière qui a marqué les esprits. Avec un déficit annuel de 40 millions FCFA, le professeur Diedhiou a lancé un appel solennel à la mobilisation. Il a exhorté les partenaires sociaux à dépasser les logiques d’affrontement pour s’engager dans un syndicalisme d’anticipation et de responsabilité partagée.

« La survie et la modernisation de l’hôpital passent par une union des cœurs, de la productivité et de l’abnégation. L’unité ne doit pas être seulement conjoncturelle, elle doit devenir structurelle », a-t-il martelé, plaçant ainsi l’esprit collectif au cœur de son mandat.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com