27 June 2025
A la une Actualités Football International Médina Sports

PRÉSIDENCE DE LA FSF : DES CANDIDATURES , DES FRACTURES … ET UN FOOTBALL À RECONSTRUIRE

  • juin 20, 2025
  • 0

L’élection à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), prévue le 2 août prochain, s’annonce sous haute tension. Trois candidats sont déjà officiellement en lice :

PRÉSIDENCE DE LA FSF : DES CANDIDATURES , DES FRACTURES … ET UN FOOTBALL À RECONSTRUIRE

L’élection à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), prévue le 2 août prochain, s’annonce sous haute tension. Trois candidats sont déjà officiellement en lice : le président sortant Augustin Senghor, l’actuel président de Génération Foot Mady Touré, et Abdoulaye Fall, porté par une coalition fraîchement formée. À travers ces candidatures se dessinent non seulement des ambitions, mais surtout des visions contrastées de la gouvernance du football sénégalais.

Un consensus brisé : la fin d’un Manko porteur d’espoir

Le vent d’unité qui avait soufflé lors des précédentes échéances fédérales, avec la plateforme « Manko Wuti Ndamli », semble s’être dissipé. Ce collectif avait réussi à rassembler les différentes familles du football autour d’une dynamique de réforme et de professionnalisation. Aujourd’hui, les candidatures éclatées traduisent une perte de cohésion et posent une question de fond : comment gouverner durablement un football aussi diversifié, sans unité de vision ?

Les trois pôles en présence : entre continuité, réforme et coalition

  • Augustin Senghor, en poste depuis 2009, incarne la continuité. Son bilan est loin d’être neutre : premier sacre continental en 2022, présence régulière en Coupe du monde, stabilisation institutionnelle. Pourtant, de plus en plus de voix remettent en cause une longévité qui frôle l’immobilisme. Le débat sur l’alternance et le renouvellement des instances sportives est aujourd’hui posé avec acuité.
  • Mady Touré, pour sa part, se positionne comme l’homme du changement. Sa vision repose sur une gouvernance plus transparente, plus inclusive, où les clubs amateurs auraient une voix forte. Sa candidature attire les partisans d’un modèle plus participatif, notamment ceux issus des régions et du football de base, souvent négligés dans les grandes décisions.
  • Abdoulaye Fall, soutenu par Cheikh Ahmet Tidiane Seck et Elimane Lam, représente une troisième voie : celle du rassemblement stratégique. Leur coalition met en avant l’unité, la rigueur et la stabilité comme piliers d’un projet fédérateur. Mais certains observateurs restent prudents, redoutant une recomposition plus tactique que transformationnelle. La voix des terrains : les clubs amateurs appellent à une rupture

Parmi les voix les plus lucides du débat actuel figure celle de Cheikh Bâ, président des Aigles de la Médina. Dans une récente publication largement relayée, il alerte sur la nécessité de rompre avec les logiques de pouvoir figées et appelle à “un nouveau souffle fondé sur la compétence, la transparence et l’inclusion.” Pour lui, le prochain président devra impérativement garantir une gouvernance partagée, avec une place réelle pour les clubs de quartier, les ligues régionales et les acteurs de la formation.

Il insiste notamment sur l’absence de bilan structuré après les grandes compétitions, pointant un défaut d’évaluation au sein de la Direction Technique Nationale (DTN). “Tant que nous ne construirons pas un football autour d’un vrai projet collectif, pensé avec et pour les acteurs de terrain, nous serons toujours dans la réaction, jamais dans l’anticipation”, déclare-t-il.

Plusieurs autres dirigeants de clubs et techniciens, à l’image de Aliou Cissé, ancien sélectionneur national des lions, ou d’anciens internationaux comme Ferdinand Coly, ont également appelé à repenser la structure du football national, notamment en matière de formation, d’infrastructures et de soutien aux clubs locaux.

Quels enjeux pour demain ?

Cette élection est plus qu’un simple affrontement de candidatures. C’est un test de maturité pour le football sénégalais, à un moment où les attentes populaires sont élevées et les moyens structurels encore limités. Le pays regorge de talents, mais souffre d’un déficit de vision collective. Infrastructures vieillissantes, centralisation du pouvoir, manque d’accompagnement des ligues régionales, absence de professionnalisation du football féminin : les urgences sont multiples.

Il appartient donc aux électeurs , présidents de clubs, responsables de ligues, groupements d’intérêt de ne pas seulement choisir un homme, mais un projet. Un cap. Une méthode.

Choisir entre confort, rupture ou construction collective

Augustin Senghor peut encore capitaliser sur son expérience, mais il doit convaincre qu’il est l’homme du renouveau et non de la répétition. Mady Touré, avec sa posture réformatrice, doit prouver sa capacité à bâtir des majorités durables. Quant à Abdoulaye Fall, sa coalition est une force, mais devra très vite sortir d’une logique de façade pour proposer un contenu solide.

Au-delà des discours, c’est sur la cohérence des programmes, l’écoute des bases et la volonté d’unir que se jouera l’avenir du football sénégalais.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights