ARONA C. ND. DIOUF : « TOUTES LES RÉALISATIONS DE MACKY SALL NE DÉPASSENT PAS 6 000 MILLIARDS FCFA… ALORS, OÙ EST PASSÉ LE RESTE DES 24 000 MILLIARDS LEVÉS ?
juillet 9, 2025
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Invité de l’émission Infos Matin lundi dernier, le Pr Arona Coumba Ndofféne Diouf, enseignant-chercheur, consultant et ancien ministre-conseiller spécial du président Macky Sall, a tenu un discours pour
Invité de l’émission Infos Matin lundi dernier, le Pr Arona Coumba Ndofféne Diouf, enseignant-chercheur, consultant et ancien ministre-conseiller spécial du président Macky Sall, a tenu un discours pour le moins explosif sur la gestion de la dette publique sénégalaise au cours de la dernière décennie.
S’appuyant sur ses travaux de recherche, le Pr Diouf a affirmé que l’ensemble des investissements réalisés sous le magistère de Macky Sall, notamment dans les infrastructures majeures telles que le TER, le BRT, Ila Touba ou encore les autoponts, ne dépasserait pas les 6 000 milliards de francs CFA. Une somme qui, selon lui, contraste fortement avec les 24 000 milliards levés par l’État durant la même période.
Toutes les réalisations de Macky Sall ne dépassent pas 6 000 milliards de FCFA, alors que l’État a levé plus de 24 000 milliards. En bon scientifique, nous avons fait les calculs. Mais où est passé le reste de l’argent ? », s’est interrogé l’universitaire, appelant les nouvelles autorités à poursuivre les investigations.
Parmi les projets les plus coûteux, il cite le TER avec un coût estimé à plus de 1 000 milliards, Ila Touba et le BRT, évalués à moins de 500 milliards chacun. Au-delà de ces chiffres, il remet en question la traçabilité des fonds et évoque des pratiques douteuses dans la gouvernance financière : « Macky Sall prenait beaucoup d’argent et partout, mais pour quelle raison ? Personne ne sait. Et lorsqu’il a été rappelé à l’ordre par les bailleurs après avoir dépassé les 70 % de ratio d’endettement, il a contourné le problème en transformant des sociétés nationales en sociétés anonymes », a-t-il dénoncé.
Pour lui, il existe un décalage profond entre les flux financiers entrants et le développement visible sur le terrain : inflation, chômage des jeunes, précarité persistante.
Le Pr Diouf a ainsi lancé un appel solennel aux nouvelles autorités pour qu’elles « fassent la lumière » sur l’usage réel de cette dette massive : « Cet argent est quelque part ici au Sénégal. Il faut continuer à le chercher. »