5 October 2025
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CHRONIQUE / VOL CONTRARIÉ À DIASS : QUAND UN BILLET D’ AVION DEVIENT AFFAIRE D’ ÉTAT

  • octobre 5, 2025
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Samedi soir, l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) a connu une agitation inhabituelle. Non pas à cause d’un vol retardé, mais d’un vol empêché , celui de Pape Malick

CHRONIQUE / VOL CONTRARIÉ À DIASS : QUAND UN BILLET D’ AVION DEVIENT AFFAIRE D’ ÉTAT

Samedi soir, l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) a connu une agitation inhabituelle. Non pas à cause d’un vol retardé, mais d’un vol empêché , celui de Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse sous Macky Sall.
Son interpellation, relayée sur les réseaux et amplifiée par la rumeur, a très vite pris l’allure d’un feuilleton politique. Et pour cause : l’ancien ministre dément toute idée de fuite à l’étranger et parle, lui, d’« enlèvement orchestré ».

 Un voyage banal devenu suspect``` 

Selon Pape Malick Ndour, tout était régulier. Billet Air Sénégal acheté, autorisation d’absence obtenue, mission officielle prévue. Bref, rien qui puisse éveiller le moindre soupçon… sauf le contexte.
Car depuis quelques semaines, la justice s’intéresse à plusieurs proches de l’ancien régime, et chaque mouvement d’un ex-ministre est observé à la loupe. Dans ce climat de tension politique, un simple départ à Paris peut vite être lu comme une tentative d’évasion.

> « Moi, fuir ? C’est méconnaître mon histoire », ironise l’ex-ministre dans sa mise au point.
« Qui chercherait à fuir passerait par l’aéroport, à visage découvert, au vu et au su de tout le monde ? »

Une défense qui sonne comme une provocation à ceux qui alimentent la thèse de la fuite. Mais au-delà de la posture, l’homme veut surtout se poser en victime d’une opération politique, parlant d’un « enlèvement » et d’une « humiliation orchestrée ».

Un climat de soupçon et de crispation« `

Ce qui se joue à travers cet épisode dépasse le cas personnel de Pape Malick Ndour.
Le nouvel ordre politique, porté par le duo Diomaye–Sonko, s’est engagé dans une ère de « reddition des comptes » où les figures de l’ancien régime sentent le souffle chaud de la justice sur leur nuque.
Mais la ligne est fine entre justice et règlement de comptes, entre procédure et persécution politique.
Et c’est sur ce fil fragile que l’ancien ministre place sa riposte : se présenter non comme un justiciable, mais comme une cible d’un pouvoir qu’il accuse d’instrumentaliser les forces de sécurité.

« Ce qui s’est passé hier à l’aéroport est symptomatique d’un pouvoir qui détourne l’attention des véritables urgences du pays », écrit-il encore.

Prière, posture et stratégie

Dans un style mêlant foi, défi et lyrisme, Pape Malick Ndour appelle à la justice divine et promet de livrer « sabre au clair » sa vérité devant la presse.
Cette sortie calculée montre une chose : le combat de l’image a commencé.
Celui qui se présentait comme un technocrate loyal tente désormais de se repositionner en homme d’honneur persécuté. Un retournement stratégique, mais risqué, dans un contexte où l’opinion réclame plus de reddition que de rhétorique.

Une affaire symptomatique

Ce qui s’est joué à Diass, ce n’est pas seulement l’interpellation d’un ancien ministre, mais la collision entre l’ancien monde et le nouveau.
Entre une justice qui cherche à s’affirmer et des figures politiques qui refusent d’être réduites au silence.
Entre la transparence administrative et la suspicion politique permanente.

Dans cette République des turbulences, même un billet d’Air Sénégal peut devenir un acte politique.
Et désormais, chaque embarquement d’un ex-ministre ressemble à un test de loyauté envers la nouvelle ère.

Par: Colylamine
Redaction: Dakmedina.com

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