Décidément, Macky Sall n’aura jamais vraiment quitté la scène. À croire que la politique sénégalaise a trouvé son nouveau feuilleton : “Haute trahison, saison 1”.
L’ancien président, que certains pensaient rangé dans les livres d’histoire, se retrouve de nouveau au centre des projecteurs… ou plutôt sous une épée bien affûtée, prête à tomber à tout moment.

Le crime ? On ne le connaît pas. Le concept ? Flou comme un ciel de mousson. Ni la Constitution ni la Haute Cour de Justice ne définissent la “haute trahison”. Mais qu’importe ! Dans ce théâtre politique, le flou fait office de scénario.
On brandit la menace, on entretient le suspense, on laisse l’accusé transpirer sous le poids du symbole ,le tout au nom de la transparence et de la reddition des comptes.

Pour ses détracteurs, Macky paie le prix d’un passé politique lourd et d’une gouvernance marquée par des zones d’ombre.
Mais pour ses partisans, cette mise en accusation est tout sauf justice. Ils dénoncent une “chasse politique mal déguisée”, un “procès d’intention orchestré” pour neutraliser un adversaire encore influent.
« On veut faire de Macky un exilé moral, un fantôme de la République », s’indignent-ils, convaincus que cette affaire vise surtout à l’éloigner des futures joutes électorales.

Le génie de la manœuvre, c’est qu’on ne juge pas Macky Sall, on le suspend. Entre culpabilité supposée et réhabilitation improbable.
Une sorte de purgatoire politique où l’on n’est ni blanchi ni condamné juste mis à l’écart, poliment, durablement.

Mais attention : à trop jouer avec les symboles, le risque est grand de transformer la “haute trahison” en basse politique.
Et dans ce jeu-là, c’est toujours la République qui finit trahie.

Au Sénégal, la haute trahison n’a pas encore de définition… mais elle a déjà une cible. Et tant qu’on ne saura pas ce que c’est, elle servira toujours à dire ce qu’on veut à qui on veut.

Par: Colylamine
Redaction: Dakmedina.com