Le pari de la rencontre Diomaye-Barro
- avril 25, 2024
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La visite officielle qu’effectue le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce samedi à Banjul, doit servir d’occasion pour lancer un signal devant permettre de consolider
La visite officielle qu’effectue le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce samedi à Banjul, doit servir d’occasion pour lancer un signal devant permettre de consolider la paix en Casamance, estiment des observateurs du conflit dans cette région naturelle située dans la partie méridionale du Sénégal.
Cette visite de travail fait suite à celle qu’il a effectuée en Mauritanie jeudi dernier et sera sa deuxième sortie à l’international et dans la sous-région depuis son élection à la tête du pays, le 24 mars 2024.
Aux yeux de certains observateurs du conflit en Casamance, le séjour du président sénégalais en Gambie s’inscrit dans le cadre d’une tradition républicaine et démocratique. Dès lors, elle est loin d’être dénué d’intérêt eu égard aux enjeux de paix, de sécurité et de stabilité dans le sud du pays.
Cette visite constitue “une opportunité pour les deux chefs d’Etat d’échanger autour de questions qui intéressent essentiellement l’éradication du trafic illicite [de bois] dans le sud du pays, en vue du retour d’une paix durable en Casamance”, estime Lamine Coly, le chef du village de Couram. Cette localité est située dans le département de Bignona, à la lisière de la frontière avec la Gambie.
Pour le coordonnateur de l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées (IRPA) du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), ” il ne s’agit pas pour les présidents Faye et Barro de réinventer la roue”.
“Il est plutôt attendu d’eux des actes qui consolident la paix en accompagnant et encourageant le processus enclenché par Diakaye [NDRL : état-major du front nord du MFDC] il y a plusieurs mois”, a-t-il dit.
Le professeur Nouha Cissé, un des observateurs les plus avertis du conflit en Casamance fait une analyse contextuelle au détour d’un rappel historique du rôle joué par la Gambie dans l’évolution de la crise en Casamance. Il extrait cette visite du registre du hasard et l’inscrit de fait dans le cadre des réalités géopolitiques et géostratégiques liant les deux pays, l’une d’elles étant liée à l’incrustation de la Gambie dans le Sénégal.
“Les deux pays, fatalement liés par l’histoire, la géographie, la sociologie, sont condamnés à développer une franche collaboration dans l’intérêt de leurs peuples respectifs, en réalité restés culturellement et sociologiquement un et un seul peuple”, a soutenu M. Cissé.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie de cette région, le conflit a continuellement baissé en intensité.
Au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé les armes, le 13 mai 2023, lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.