Maraîchage en milieu scolaire : Les bons points du projet «Biodiversity for school» à Dakar
mai 23, 2024
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Introduit en 2020 au Sénégal, le projet biodiversité dans les écoles mis en œuvre dans le programme de « l’association internationale biodiversity for peace» a permis la création
Introduit en 2020 au Sénégal, le projet biodiversité dans les écoles mis en œuvre dans le programme de « l’association internationale biodiversity for peace» a permis la création de jardins maraîchers dans 22 établissements scolaires de Dakar, s’est réjouie Fatimata Ndiaye, la Coordinatrice du projet. Elle s’exprimait lors d’une visite de terrain effectuée hier, dans certaines écoles.
C’est en début 2020 que l’association internationale «Biodiversity for peace» a introduit au Sénégal le projet «Biodiversité dans les écoles». À Dakar, les résultats sont, aujourd’hui, visibles dans une vingtaine d’écoles. En effet, après une phase pilote réussie à Bambey, Fatimata Ndiaye, Coordonnatrice du projet élargit les interventions dans la région de Dakar. De 2020 à 2023, le nombre de lycées et d’écoles bénéficiaires est passé de 19 à 22 établissements, a-t-elle constaté hier, lors d’une visite de terrain. Aujourd’hui, des jardins maraîchers ont poussé un peu partout dans ces établissements.
De l’école préscolaire Hann Bel Air au lycée John Fitzgerald Kennedy en passant par les écoles élémentaires manguiers 1 et 2, les lycées Seydina Issa Roukhou Laye et Thiaroye, Fatimata Ndiaye a constaté de visu et a assisté à des récoltes en abondance de divers produits horticoles (choux, carottes, laitue, oseille, navets, gombo, aubergine, haricots …) et des arbres fruitiers.
Mme Ndiaye a été émerveillée par les résultats obtenus dans tous les écoles et établissements mais aussi par l’engagement des enseignants et des élèves dans ce projet. « J’avoue que je suis émerveillée par ces beaux et excellents résultats obtenus et ce qui m’a le plus marqué, c’est l’engagement et l’appropriation des activités par les élèves, les enseignants et les autorités éducatives. Aussi, la participation des tout-petits aux activités d’arrosage, de repiquage et de protection des plantes », a soutenu Fatimata Ndiaye. Elle rappelle que l’objectif du projet « biodiversité dans les écoles » est d’améliorer les conditions pédagogiques, environnementales, sociales et financières des élèves. À l’en croire, au-delà de ces objectifs, le projet a permis aussi aux élèves d’acquérir de nouvelles compétences transférables notamment dans les domaines de l’entrepreneuriat, de la gestion financière, de la solidarité et de l’entraide.
Un intrant pédagogique
Pour Aminata Kanté, principale du Collège d’enseignement moyen (Cem) John F. Kennedy, le jardin potager de son établissement permet aux enseignants des disciplines scientifiques de dérouler leurs cours sans sortir de leur école. Il sert même de sources d’application pour certains enseignements-apprentissages, a-t-elle indiqué. Sur le plan organisationnel, elle précise que les élèves sont organisées par équipe pour assurer l’arrosage, le suivi et la protection des plantes. Et une commission est mise en place aussi pour prendre en charge la vente et la gestion des ressources.
Venu se ravitailler en produits au lycée Seydi Issa Roukhou Laye, Mamadou Diawara, professeur de mathématiques, magnifie l’idée de créer des périmètres maraîchers dans les écoles. Il souhaite vivement que le projet fasse tache d’huile dans tout le pays.
«Dans chaque établissement, il est mis en place aussi un fonds vert de solidarité grâce à cette initiative. Celui-ci est alimenté par les recettes issues des ventes», s’est réjouie Fatimata Ndiaye. Selon la coordonnatrice du projet, les 25% du fonds vert sont investis dans l’achat de serviettes hygiéniques et de médicaments ; les 40% sont destinés à l’achat de fournitures et au paiement de la scolarité d’élèves issus de milieux défavorisés. Les 35% qui restent constituent un fonds de caisse pour la pérennisation du projet. «Grâce à une bonne gestion, les écoles de la première génération (2020-2021-2022) disposent d’assez de ressources financières leur permettant de s’autofinancer pour l’achat d’intrants et de petits matériels scolaires. Ils n’ont besoin que d’un appui technique et ce volet est assuré par les techniciens horticoles et agronomes recrutés par le projet», a rappelé Mme Ndiaye qui invite les autorités étatiques à soutenir cette initiative. « Les résultats satisfaisants nous procurent un sentiment de fierté et l’envie de faire plus. Mais nous préférons renforcer l’existant. Notre ambition est d’introduire la pisciculture, l’aviculture et le petit élevage dans ces périmètres. Autrement dit, faire de ces espaces de biodiversité de véritables fermes intégrées pédagogiques dans les écoles du Sénégal », plaide Fatimata Ndiaye. Elle a saisi l’occasion pour demander aux Ministres de l’Éducation nationale et à celui de l’Environnement et de la Transition écologique d’accompagner davantage le projet. « Si nous voulons réaliser la rupture et la transformation sociétale, il nous faut réconcilier l’humain avec l’environnement et l’école est le milieu par excellence pour le réussir », affirme la Coordonnatrice du projet « Biodiversité dans les écoles ». Dans sa mise en œuvre, des acteurs du milieu ont aussi bénéficié de sessions de formation sur les techniques culturales.