En tournée dans la région de Ziguinchor, le Ministre de l’Industrie et du Commerce a demandé l’accélération des travaux de l’Agropole sud exécutés à 55 %. Son vœu, c’est une inauguration en octobre.

ZIGUINCHOR – Baghagha. C’est dans ce village de la commune d’Adéane qu’est installé l’Agropole sud qui prend en compte les trois régions administratives de la Casamance. Sur ce site de 85 hectares qui, il y a quelques années, était une forêt d’anacardiers, des bâtiments et des routes sortent de terre. Les ouvriers sont à pied d’œuvre. Les va-et-vient des camions transportant du béton et du sable témoignent du bon déroulement des travaux exécutés à 55 %. Le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr Serigne Guèye Diop, qui a visité, hier, les installations de ce programme se dit « impressionné » de ce qu’il a constaté sur le terrain. Mais, déplore-t-il, « les travaux ont pris beaucoup de temps. Il faut accélérer pour les finir, au bénéfice des milliers de jeunes de la Casamance qui attendent du travail ». « À partir du moment où le financement est disponible, il faut aller très vite. Nous voulons que cet Agropole soit prêt au plus tard dans le troisième trimestre de l’année en cours. Donc, on pourrait l’inaugurer en octobre », soutient-il. Le Ministre a demandé à ce que la filière production animale soit également considérée comme prioritaire à l’image de l’anacarde, de la mangue et du maïs. Financée à 57,6 milliards de FCfa par l’État du Sénégal, avec le soutien de la Banque africaine de développement et de la Banque islamique de développement, l’Agropole sud permettra la création de 15 000 emplois directs. De retour de Baghagha, vers les coups de 18 heures, le Ministre de l’Industrie et du Commerce a également visité le domaine de la zone industrielle de Ziguinchor.

Les solutions pour booster la filière cajou

Un peu plus tôt dans la journée, vers 13 heures, Serigne Guèye Diop a présidé, à Ziguinchor, un Comité régional de développement (Crd) spécial consacré à la campagne de commercialisation de l’anacarde. L’État, selon lui, est déterminé à repositionner le Sénégal dans le marché mondial du cajou en misant sur la transformation et sur toute la chaîne de valeur. Son ambition, ajoute-t-il, c’est d’accompagner les acteurs aux fins de les aider à transformer 50 % de la production.

Dr Diop a aussi fait savoir que deux unités de transformation de l’anacarde sont en train d’être implantées à Kadior, à Ziguinchor, et à Simbandi Balante, dans la région de Sédhiou. « Mais, ce n’est pas suffisant parce que l’actuel Gouvernement du Sénégal veut réussir le pari de la transformation locale des produits dérivés du cajou. La filière est devenue de l’or. Elle est malheureusement sous-exploitée à cause de l’exportation des produits bruts. Et exporter le cajou, c’est exporter la main-d’œuvre locale », déplore le Ministre.

Interpellé, il a rassuré les acteurs de l’Interprofession cajou du Sénégal (Icas). Serigne Guèye Diop a annoncé aussi des unités de transformation de mangues.

Le Président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Ziguinchor, Pascal Éhemba, s’est félicité de la relance des activités économiques et sociales en Casamance intervenue juste après l’élection présidentielle du 24 mars 2024. De son côté, la maire intérimaire de Ziguinchor, Aïda Bodian, a plaidé la création de plusieurs usines afin de pouvoir transformer sur place la matière première afin de générer des emplois directs et indirects.

Gaustin DIATTA (Correspondant)

Redaction: Dakmedina.com