Gestion des inondations à Touba: Les nouveaux ouvrages n’évacuent pas toutes les craintes
juillet 5, 2024
0
Le quartier de Keur Niang fut l’un des plus affectés par des inondations à Touba. C’est ce qui justifie l’érection du bassin du même nom dans cette localité.
Le quartier de Keur Niang fut l’un des plus affectés par des inondations à Touba. C’est ce qui justifie l’érection du bassin du même nom dans cette localité. Ici, les maisons ont été rasées et les habitants dédommagés. Ils sont partis vivre ailleurs. À Keur Niang, la vie était un enfer durant l’hivernage. Mais depuis deux ans, les grands travaux entrepris par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) ont réduit les risques sur le site. Il n’y a plus de débordement. Le mur est surélevé, la capacité de pompage a été renforcée. Cet élan de renforcement va se poursuivre. « Nous avons vu le jour ici, certains de nos voisins ont changé de quartier à cause des eaux. D’autres ont vendu leur terrain, aujourd’hui nous constatons l’avancement des travaux et cela nous réconforte à l’idée que nous pouvons toujours rester », a témoigné Maka Thiam, le responsable des jeunes du quartier réunis en association.
À Touba-Mosquée et aussi à Ndamatou, les habitants vivent une pyschose. Ils partagent leurs appréhensions avec les habitants de Gare Bou Ndaw, de Gouye Mbind, eux aussi impactés et obligés de quitter leurs maisons. À Sham Boukhatoul Moubarak, Nguiranène, les techniciens de l’hydraulique déplorent l’obstruction des canaux et les raccordements clandestins au réseau d’évacuation des eaux usées. De l’avis de Mme Dior Diagne de l’association « Focus zéro inondations », même si le changement de comportement des populations est une dimension du problème, n’empêche, « il y a des zones comme Yonou Darou, Ndamatou, Sham Boukhatoul Moubarak, qui méritent plus d’attention de la part des autorités en période d’hivernage ».
Un programme d’assainissement de 23 milliards FCfa
L’Onas dans le cadre du programme d’urgence d’assainissement des eaux pluviales de plus 24 milliards de Francs Cfa a mis en service le bassin de Keur Kabb d’une capacité de stockage de 280.000 m3, avec une canalisation de 2 m de hauteur et de 3 m de largeur, long de 8 Km. Il est prévu la construction d’un bassin d’écrêtage à Nguélémou qu’une nouvelle conduite d’environ 8 kilomètres doit relier au bassin de Keur Kabb. Donc, l’actuel réceptacle des eaux pluviales sera connecté avec le bassin de Keur Kabb avec deux conduites. La conséquence, c’est le renforcement du système d’évacuation des eaux pluviales. Dans ces différentes zones critiques, l’Onas s’est évertué à poser des installations adaptées pour éviter les inondations.
Le point sur la mise en œuvre du Projet d’urgence
Le taux global d’exécution du projet d’urgence est de 67 %. S’agissant de la canalisation, le taux se situe à 95 % selon Bamba Mbaye, responsable et membre du dispositif technique de l’Onas. « À Ndamatou, l’an dernier, le renforcement de la capacité de la station de pompage se faisait grâce à une électropompe de 1500M3/h qui avait beaucoup soulagé les populations, et les eaux étaient déversées à la station de Keur Niang », explique l’homme de l’art. Cette année, il y a un canal qui déverse les eaux sur Nguélémou dont les travaux de finition sont en cours. Cette infrastructure permettra de soulager la station de Keur Niang dont le trop-plein se déversait dans le quartier. Mamba Mbaye, trouvé sur le terrain à Nguélémou, indique que « la pose de la deuxième conduite de refoulement de diamètre 630, dans l’éventualité de l’installation d’autres pompes, a démarré, il y a quelques jours ». Nguiranène qui était la zone la plus critique commence à sortir la tête de l’eau, si l’on ose dire.
Les populations de Nguiranène espèrent que cet hivernage ils n’auront pas à quitter leur quartier à cause des eaux, se réjouit Ndeye Fatou Sarr, une résidente. Ici point d’ouvrage mais un déversoir, au point bas, près de la station Petrodis. À Darou Minam, le même dispositif sera reconduit sous la supervision des sapeurs-pompiers qui doivent installer une motopompe et un flexible pour déverser le trop-plein dans le réseau de l’Onas. À Guédé, existe une station de pompage au niveau des points bas et
une motopompe pour évacuer les eaux. Ce site est géré cette année par les techniciens de l’organisation « Touba ça Kanam ». À « Niety cafetière » où il n’y avait pas d’ouvrages, la mairie compte sur les moyens à sa disposition pour faciliter l’évacuation des eaux.