Alioune Tine alerte sur la confusion des rôles au sommet de l’État sénégalais sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye
août 26, 2024
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Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République du Sénégal le 24 mars 2024, une inquiétude grandissante se fait jour quant à la répartition
Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République du Sénégal le 24 mars 2024, une inquiétude grandissante se fait jour quant à la répartition des pouvoirs au sommet de l’État. Selon Alioune Tine, figure emblématique des droits humains et de la gouvernance en Afrique, une « confusion des rôles » persiste entre le président Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko.
Alioune Tine constate que, malgré l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la plus haute fonction, c’est Ousmane Sonko qui semble véritablement tenir les rênes du pouvoir. Cette situation, qu’il qualifie de « gouvernance de fait », fait naître un climat d’incertitude et de méfiance au sein de l’opinion publique. « Qu’on le veuille ou non, c’est Sonko qui gouverne », déclare-t-il, en précisant que le Premier ministre aurait été mieux placé à des fonctions telles que directeur de cabinet ou secrétaire général de la présidence. Ces rôles, selon le président de Afrikajom Center Alioune Tine, auraient permis de clarifier la hiérarchie gouvernementale et de prévenir toute ambiguïté.
Alioune Tine établit un parallèle avec des figures historiques de la politique sénégalaise, comme Jean Collin et Ousmane Tanor Dieng, pour illustrer l’importance de bien délimiter les responsabilités au sein de l’exécutif. À ses yeux, la présence influente de Ousmane Sonko à la tête du gouvernement, sans une répartition claire des pouvoirs avec le président, nuit à la cohérence et à la transparence de l’action publique.
Par ailleurs, Alioune Tine exprime sa préoccupation face à l’« inaccessibilité » de Bassirou Diomaye Faye, qu’il décrit comme étant « confiné » au palais de la République. Cette situation, selon lui, empêche un véritable dialogue avec la société civile, les médias et les syndicats, éléments essentiels à une gouvernance inclusive et démocratique.
Il va plus loin en affirmant que ce qu’il appelle « l’État Pastef », en référence au parti politique de Sonko, tend à instaurer un régime fermé aux critiques. Alioune Tine met en garde contre une dérive autoritaire qui pourrait se développer si cette tendance se poursuit, soulignant que le peuple sénégalais, fier de ses traditions démocratiques, n’acceptera pas un tel recul.
À travers ses déclarations, Alioune Tine interpelle l’opinion publique et les acteurs politiques sur la nécessité de clarifier les rôles au sommet de l’État pour éviter que le Sénégal ne s’engage sur une voie contraire à ses valeurs démocratiques.