Crise du Pain au Sénégal : Entre Mécontentement et Incertitudes, les Boulangers Tirent la Sonnette d’Alarme
septembre 6, 2024
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Crise du Pain au Sénégal : Entre Mécontents et Incertitudes Alors que le Sénégal traverse une période de turbulences économiques, les crises entre les acteurs de la filière
Crise du Pain au Sénégal : Entre Mécontents et Incertitudes
Alors que le Sénégal traverse une période de turbulences économiques, les crises entre les acteurs de la filière boulangère, les meuniers, et le gouvernement dirigé par Sonko s’intensifient. Les consommateurs, en première ligne, risquent de subir une nouvelle pénurie de pain dans les semaines à venir. C’est du moins ce qu’a affirmé Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), lors de la Semaine du pain, événement axé sur le thème : « Changeons nos habitudes alimentaires pour une souveraineté alimentaire ».
Pour Amadou Gaye, les boulangers sont à bout de souffle : « Les boulangeries ferment sous la pression fiscale, et le prix du pain, maintenu à 150 F CFA, est insoutenable », déclare-t-il en pointant du doigt les engagements non tenus par le gouvernement. En cause, le décret 22/77, qui devait fournir des subventions sur les coûts d’électricité, mais reste à ce jour inappliqué.
Mais les tensions ne s’arrêtent pas là. Du côté des meuniers, la relation avec l’État est tout aussi conflictuelle. Ils se plaignent des taxes élevées qui pèsent sur leur activité, alors même que le marché du blé, dont dépend la production de farine, est soumis à des fluctuations mondiales défavorables. Le gouvernement de Sonko, dans sa volonté de protéger le pouvoir d’achat des Sénégalais, maintient les prix bas, mais sans offrir les aides adéquates pour soutenir l’ensemble de la chaîne de production.
La situation a créé une fracture entre meuniers, boulangers et consommateurs. Les premiers demandent une révision des taxes pour alléger leurs charges, tandis que les seconds plaident pour une nouvelle politique agricole. Gaye propose une réduction des importations de blé au profit des farines locales, à base de mil et de maïs, mais se heurte à un autre problème : « Tandis que la farine de blé bénéficie d’une exonération de taxes, les farines locales sont lourdement taxées », déplore-t-il.
Pour les consommateurs, la crise actuelle se traduit par une incertitude quant à l’approvisionnement en pain, un aliment essentiel dans le quotidien sénégalais. Alors que les boulangers peinent à maintenir leur activité et que les meuniers réclament des réformes fiscales, l’État est au centre de toutes les attentes. Sans une réforme structurelle rapide, l’avenir du secteur semble incertain, et les conséquences pourraient toucher directement la population.
La question reste de savoir si le gouvernement de Sonko parviendra à apaiser ces tensions et à mettre en œuvre une politique qui permette de concilier les intérêts des meuniers, des boulangers et des consommateurs, tout en garantissant une souveraineté alimentaire réelle pour le pays.