Abdoulaye Seydou Sow interdit de quitter le territoire : L’ancien ministre s’insurge et dénonce une décision injustifiée
septembre 9, 2024
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L’ancien ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow, a récemment confirmé qu’il est interdit de quitter le territoire sénégalais. Prévu pour accompagner la délégation sénégalaise au Burundi, dans le
L’ancien ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow, a récemment confirmé qu’il est interdit de quitter le territoire sénégalais. Prévu pour accompagner la délégation sénégalaise au Burundi, dans le cadre d’un match de football, il s’est dit surpris par cette mesure qui n’a fait l’objet d’aucune notification préalable. Lors d’une déclaration publique ce lundi 9 septembre 2024, au siège de l’APR, il a exprimé son indignation.
« Tout le monde sait que je suis vice-président de la Fédération sénégalaise de football. Nous devions jouer contre le Burundi et un avion spécial avait été affrété par l’État du Sénégal. Mon nom figurait bien sur le manifeste remis aux autorités. À aucun moment je n’ai été informé d’une quelconque interdiction. À l’aéroport, toutes les formalités ont été accomplies jusqu’au moment où, juste avant l’embarquement, un policier m’a demandé mon passeport pour vérification. Quelques minutes plus tard, on m’a informé d’une interdiction de quitter le territoire », a-t-il déclaré.
Malgré son insistance pour obtenir des justificatifs écrits, Abdoulaye Sow n’a reçu aucune notification officielle. L’ancien ministre estime que cette mesure vise à l’entraver politiquement, notamment depuis qu’il a déclaré son opposition au régime en place en mars 2024. Il a également rappelé qu’aucune institution de contrôle, que ce soit l’Ofnac, la Cour des comptes, l’Ige ou l’Igf, n’a émis de rapports l’accusant de malversations. « Je n’ai reçu aucun document me reprochant quoi que ce soit dans ma gestion », a-t-il ajouté.
Cette interdiction, qui fait suite à une décision administrative non formalisée, soulève des questions juridiques. Selon les dispositions du Code de procédure pénale sénégalais, une interdiction de sortie du territoire doit être justifiée par une décision judiciaire ou administrative officielle et notifiée à l’intéressé. Dans ce cas, aucune information écrite n’a été fournie à l’ancien ministre.
Sow déplore également les insinuations faites à son encontre, suggérant qu’il chercherait à fuir. « Pensez-vous que quelqu’un qui veut fuir monterait à bord d’un avion affrété par l’État, entouré de cinq agents de sécurité ? C’est absurde. Je n’ai ni biens ni comptes à l’étranger, pas plus de 3 millions sur mes comptes locaux en dehors de mon salaire », a-t-il affirmé. Il conclut en soulignant son engagement à se battre politiquement : « Je me battrai jusqu’à la dernière minute. Mon honneur ne sera jamais bafoué, et je ne céderai pas face à l’intimidation. »
Cette affaire pourrait connaître des développements juridiques, car le collectif des avocats de son parti a annoncé qu’il prendra des mesures pour contester cette décision dans les prochains jours. Pour l’instant, Abdoulaye Seydou Sow se dit déterminé à poursuivre son combat politique et à faire face à cette situation, qu’il qualifie d’injuste et d’infondée.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques au Sénégal, où les interdictions de sortie du territoire sont parfois utilisées comme moyen de pression à l’encontre de figures de l’opposition. Le cadre légal entourant ces mesures est pourtant strict et exige des justifications claires, sous peine de représailles juridiques. Il reste à voir comment cette affaire évoluera dans les prochains jours.