23 December 2024
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Législatives du 17 novembre 2024 : Quel discours politique et quel contrat de législature pour les coalitions et intercoalitions ?

  • octobre 12, 2024
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À l’approche des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, le Sénégal s’apprête à vivre un tournant politique crucial. Plus que la simple arithmétique des alliances et contre-alliances,

Législatives du 17 novembre 2024 : Quel discours politique et quel contrat de législature pour les coalitions et intercoalitions ?

À l’approche des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, le Sénégal s’apprête à vivre un tournant politique crucial. Plus que la simple arithmétique des alliances et contre-alliances, c’est le discours politique qui cristallise les attentes des électeurs et constitue la clé de cette échéance. En effet, alors que les coalitions se forment et se déforment, et que les candidats affinent leurs stratégies, une question essentielle s’impose : que disent-ils, et comment comptent-ils redessiner l’avenir du pays ?

 Pastef au pouvoir : un changement de ton nécessaire 

Les nouveaux maîtres du jeu politique, issus du Pastef, doivent réajuster leur discours. Autrefois portés par une rhétorique de contestation virulente contre l’ancien régime, ils sont désormais confrontés à la nécessité de convaincre en tant que gouvernants. Ousmane Sonko, qui appelait à un renforcement de l’opposition lors des dernières élections, se retrouve aujourd’hui avec le défi d’obtenir une majorité parlementaire. Ce passage de l’opposition au pouvoir exige un discours transformé : moins de rébellion, plus de gouvernance crédible et de solutions pragmatiques.

Le Pastef saura-t-il ajuster sa communication pour devenir un acteur central de la stabilité politique ? Il ne suffit plus de dénoncer les maux du pays. Désormais, ce parti doit proposer un contrat de législature solide et pragmatique, capable d’inspirer confiance, non seulement chez ses fidèles, mais aussi au sein de la population désireuse de changement à l’hémicycle.

Une opposition en quête d’unité et de clarté

Face à Pastef, l’opposition demeure divisée.
La coalition Takku Wallu, perçue comme une alliance contre-nature, réunit d’anciens alliés du régime actuel lors de la présidentielle de mars 2024, aujourd’hui unis à des factions autrefois irréconciliables pour les législatives du 17 novembre 2024. La rivalité historique entre le PDS et l’APR, autrefois farouche, pourrait nuire à ces forces si elles ne parviennent pas à clarifier leur discours en si peu de temps.
La coalition Sam Sa Kaddu, dirigée par Barthélémy Dias, est majoritairement composée d’anciens alliés du régime actuel au sein de Yewwi Askan Wi lors des dernières législatives, ainsi que de membres ayant mené ensemble de nombreuses luttes dans l’opposition. Devenus aujourd’hui de farouches adversaires, leurs relations se sont transformées en profondes rivalités. Cette rupture avec Pastef symbolise l’éclatement de l’opposition sénégalaise, désormais marquée par une diversité de discours issus d’une opposition fragmentée.
Loin d’offrir un front uni, ces partis et coalitions doivent impérativement aligner leurs discours et proposer des alternatives crédibles pour espérer séduire un électorat lassé des querelles internes. La réussite de cette opposition dépendra de sa capacité à offrir une vision claire et à mobiliser autour d’un projet cohérent, à travers un contrat de législature promettant un contrôle efficace de l’exécutif.

Le retour des anciens et la quête d’alternatives

Dans ce paysage, Amadou Ba, figure emblématique de l’ancien régime, tente de reprendre la main. Ancien Premier ministre et arrivé deuxième à la présidentielle, il se positionne comme une alternative sérieuse face aux nouveaux dirigeants. Toutefois, son principal défi est de proposer une offre politique en phase avec les attentes d’un électorat déçu. S’appuyant sur des alliances parfois fragiles avec des anciens socialistes et des dissidents du parti au pouvoir, Amadou Ba devra convaincre qu’il incarne une véritable rupture et non un retour aux pratiques d’hier.
La clé de son succès réside dans la capacité à fédérer autour d’un discours tourné vers l’avenir, tout en étant ancré dans les réalités sociales du pays. Il lui faudra se distinguer par des propositions concrètes, capables de répondre aux préoccupations des citoyens sur des questions telles que l’emploi, la sécurité et la justice sociale.

L’éclatement politique : une opportunité ou un risque ?

Les législatives de 2024 sont marquées par un éclatement sans précédent des forces politiques. Au-delà des partis traditionnels, de nombreuses coalitions issues de la société civile ou portées par des indépendants se préparent à entrer dans la danse électorale. Mais dans cet environnement éclaté, une question cruciale se pose : comment ces nouvelles formations politiques pourront-elles émerger ? La diversité des discours n’est-elle qu’un miroir aux alouettes, masquant l’incapacité à formuler des solutions cohérentes et durables pour le pays ?
Si le pluralisme est un gage de vitalité démocratique, il peut également être source de confusion pour les électeurs. Dans cette jungle politique, le véritable enjeu est de savoir quelles coalitions et quels candidats parviendront à formuler un contrat de législature convaincant. Leurs discours devront non seulement être en phase avec les préoccupations des citoyens, mais surtout apporter des solutions crédibles à des problèmes complexes.

L’importance du discours politique

En définitive, le discours politique n’a jamais été aussi central dans le choix des électeurs. Au-delà des alliances et des rivalités de façade, c’est la capacité des candidats à proposer une vision claire et un projet de société ambitieux qui orientera les suffrages. Le 17 novembre 2024 sera un moment de vérité, où les électeurs devront se prononcer non seulement sur des personnes, mais aussi sur des idées et des propositions.
Cette élection est bien plus qu’une simple recomposition de l’Assemblée nationale. Elle constitue une opportunité de rétablir la confiance entre les citoyens et leurs représentants, en renouvelant les termes du contrat social. Plus que jamais, les électeurs devront se montrer vigilants, scrutant avec attention non seulement les promesses, mais aussi la cohérence des discours et la capacité des candidats à tenir leurs engagements.
L’heure est au choix, et celui-ci sera déterminant pour l’avenir politique du Sénégal.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com

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