Édito : Législatives 2024 au Sénégal : Un Nouveau Chapitre de la Confrontation Démocratique
octobre 26, 2024
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À l’approche des législatives anticipées du 17 novembre 2024, il est légitime de se demander si nous ne sommes pas en train d’assister à un deuxième tour de
À l’approche des législatives anticipées du 17 novembre 2024, il est légitime de se demander si nous ne sommes pas en train d’assister à un deuxième tour de la présidentielle de mars 2024. Ce questionnement soulève des enjeux cruciaux concernant la nature même de notre démocratie et les comportements de nos politiciens. Au Sénégal, la scène politique est dominée par une dualité frappante : d’un côté, ceux qui exercent le pouvoir et, de l’autre, ceux qui aspirent à l’obtenir. Cette dichotomie, qui semble éternelle, révèle une versatilité préoccupante au sein de la classe politique.
Les derniers mois ont mis en lumière la boulimie du pouvoir chez certains politiciens, prêts à utiliser tous les moyens, légaux ou illégaux, pour conserver leur position. Les reniements de principes et les retournements de veste sont devenus monnaie courante, laissant présager une absence de conviction et de vision à long terme. Pour ces leaders, le pouvoir semble devenir une fin en soi, plutôt qu’un outil au service du peuple.
Face à cette quête insatiable, se dressent ceux qui, par tous les subterfuges, cherchent également à s’emparer du pouvoir. Dans cette lutte, il est crucial de rappeler la distinction fondamentale entre les élections législatives et la présidentielle. Alors que les présidentielles sont souvent marquées par des promesses individuelles et des ambitions personnelles, les législatives revêtent une autre importance. Le rôle du député est d’incarner les préoccupations des citoyens, de porter leurs voix au sein de l’Assemblée nationale et de travailler pour l’intérêt collectif. Ainsi, voter aux législatives, c’est choisir une équipe, une liste de candidats engagés dans un projet commun.
Il ne faut pas tomber dans le piège de la confusion entre ces deux types d’élections. Le contrat de législature doit être perçu comme un sésame déterminant pour les électeurs. En effet, le choix d’un député ne se résume pas à une simple adhésion à un homme, mais à une adhésion à un projet politique qui doit répondre aux aspirations de la population.
La lutte entre la démocratie alimentaire, qui privilégie les intérêts personnels et immédiats, et la démocratie de conviction, qui aspire à un engagement authentique, a toujours été présente dans notre histoire politique. Cette rivalité continuera tant que les enjeux de pouvoir demeureront au centre des préoccupations politiques.
Alors que le pays se dirige vers ces législatives, il est essentiel que les électeurs soient conscients de leur rôle. Ils doivent exiger des représentants qui incarnent une vision de progrès, d’intégrité et d’engagement envers le bien-être de tous. La démocratie sénégalaise mérite mieux que des acteurs motivés uniquement par leur soif de pouvoir. C’est l’heure de redéfinir nos attentes et de faire des législatives de novembre un moment d’affirmation de nos valeurs démocratiques.