Bob Marley, source intarissable

Difficile de disserter sur Bob Marley, 43 ans après sa disparition, tant sa vie, son œuvre, ses thématiques semblent avoir été abondamment disséquées au cours de son vivant et au fil des années qui ont suivi sa disparition.

Par Ibrahima Khaliloullah NDIAYE

Tout comme il semble aisé de revenir sur la plus emblématique figure du rastafarisme, mouvement dans lequel Bob Marley s’est engagé, tant est riche son parcours artistique et musical. Une vie de combats pour s’imposer et imposer le reggae, ce genre de révolte s’inspirant d’autres influences. Il convient juste de reconnaître que Bob est toujours une source intarissable pour les fans du reggae et les adeptes du rastafarisme.

L’éclatement des Wailing Wailers, groupe de reggae jamaïcain fondé en 1963 par Nesta Robert Marley (connu plus tard sous le nom de Bob Marley), Neville Livingston (connu sous le nom de Bunny Wailer) et Winston Hubert McIntosh (connu plus tard sous le nom de Peter Tosh), fera qu’il emprunte une trajectoire personnelle, sous la bannière Wailers, pour révéler tout le talent qui était le sien en s’appuyant sur les frères Barret (Aston à la guitare basse et Carlton à la batterie). Encore que cette séparation est vue par les adeptes du reggae comme très salutaire puisqu’ayant permis de révéler tout le talent de ces trois génies. Ces derniers ont véritablement laissé libre cours à leur génie ; ce qui nous vaut encore d’inoxydables et intemporels chefs-d’œuvre. Il faut dire que Bob semblait déjà prendre le leadership dans le trio, aidé en cela par le producteur anglais Chris Blackwell, dénommé Chris « Whitewell » par Tosh, qui en faisait la pierre angulaire du groupe. Heureux donc que ces trois leaders naturels se soient séparés pour l’éclosion de leur inspiration.

Les Wailing Wailers ont mis sur le marché de jolis tubes qui rappellent la transition du ska au reggae qui prenait forme : « Simmer down », « Bend down low », « Stir it up », entre autres. L’album « Catch a fire », produit par Island Record de Chris Blackwell, semble le plus abouti de cette collaboration du trio avec des titres comme « Concret jungle », « Stop the train », « Baby we’ve got a date », « Kinky reggae » …

TRAITE NÉGRIÈRE

Avec un son beaucoup plus épuré et sec, qui accompagne le message de confrontation des textes de « Get Up, Stand Up », « I shot the sheriff », « Burnin’ and lootin’ » et « Small Axe », l’album Burnin’ est produit avant la dislocation des Wailers. Il est aussi à l’opposé de la philosophie de leur succès de 1964 « Simmer Down », les Wailers appelaient désormais explicitement à la violence et à l’engagement dans « Burnin’ ».

Le parcours initiatique de Bob Marley au sein des Wailers laissera exploser tout son talent lorsqu’il prendra le guidon. À la tête des Wailers, Bob fera écouter et aimer le reggae, qui commençait de sa rythmique cardiaque à prendre forme, aux quatre coins du monde, mais aussi montrer toute la sagesse qui l’habitait en tant qu’apôtre du reggae et du rastafarisme. Aussi, l’amour nourri contre l’injustice, que l’on pourrait remonter à la traite négrière et aux conditions des esclaves. Là, c’est le Bob converti au rastafarisme (considérant le roi d’Éthiopie Haïlé Sélassié comme divinité) qui détruit Babylon (l’Occident qui a instrumentalisé toutes ces injustices et dominations) pour prôner un retour aux sources en Afrique, vue comme Zion, la terre promise.

Les titres et albums se succédaient et laissaient voir un Marley engagé pour la paix, l’unité africaine, l’indépendance totale du continent (« Africa Unite », Zimbabwe » …), la paix, l’amour, la justice. Des sillons encore actuels et à explorer davantage. La discographie de Bob Marley, 13 albums enregistrés et deux « Lives », en fait l’une des plus emblématiques du reggae.

Redaction: Dakmedina.com