23 December 2024
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Dr Aboubacar Sarr, Délégué Général au Pèlerinage: « Nous devons insister sur les difficultés en préparant les pèlerins »

  • juin 20, 2024
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Le pèlerinage à la Mecque a pris fin, hier, pour tous ceux qui avaient entrepris le voyage au royaume saoudien. Le Délégué général, Dr Aboubacar Sarr, revient, dans

Dr Aboubacar Sarr, Délégué Général au Pèlerinage: « Nous devons insister sur les difficultés en préparant les pèlerins »

Le pèlerinage à la Mecque a pris fin, hier, pour tous ceux qui avaient entrepris le voyage au royaume saoudien. Le Délégué général, Dr Aboubacar Sarr, revient, dans cet entretien, sur les difficultés vécues par un bon nombre de pèlerins sénégalais, l’âge de certains d’entre eux, les manquements de certaines agences dans la prise en charge…

Propos recueillis par El Hadj Ibrahima Khaliloullah NDIAYE

Le pèlerinage de cette année a été émaillé d’incidents et de difficultés pour de nombreux Sénégalais tant sur le plan de l’accueil, de l’hébergement, de la restauration que des navettes devant les conduire sur différents sites du pèlerinage. Comment l’expliquez-vous ?

Nous voudrions d’emblée rendre hommage aux autorités gouvernementales et religieuses du pays. La question est récurrente eu égard aux difficultés que vous évoquez. Nous devons rappeler que le pèlerinage n’est pas une activité aisée. C’est le bon Dieu qui l’a voulu ainsi. L’autre difficulté provient du fait que nous ne préparons pas suffisamment les fidèles pour les différentes épreuves qui jalonnent le parcours du pèlerin. C’est vrai que nous faisons tous des efforts, mais il reste encore énormément à faire quand nous voyons la réalité sur place une fois le pèlerinage entamé. Nous n’avons pas eu de difficultés aussi bien à Médine qu’à la Mecque. Celles-ci ont commencé à surgir une fois le voyage de Mouna entamé. Il convient de souligner que l’espace de Mouna n’est pas extensible alors que le nombre de fidèles ne cesse de grimper. L’attention a été attirée auprès des autorités saoudiennes pour qu’elles essaient de trouver des solutions, ne serait-ce qu’en envisageant des constructions en hauteur. Certains pèlerins n’ont même pas pu venir à Mouna et ont été acheminés directement à Arafat alors qu’il est plus que souhaitable que le hajj transite d’abord par Mouna conformément à la parole prophétique. Cela a été une stratégie et fait sciemment par les Saoudiens pour désengorger Mouna et ne pas créer un surencombrement humain. C’est pourquoi d’ailleurs certains ont regretté la non-venue à temps de bus devant les convoyer à Mouna le jour où ils devaient gagner Mouna. Or tout cela rentrait dans le cadre de cette stratégie des Saoudiens. Nous rappelons que les Sénégalais n’ont pas été les seuls à vivre ces difficultés. La restauration est également décriée par de nombreux pèlerins qui pointent du doigt la qualité et la quantité. Nous devons savoir raison garder et nous rappeler qu’il est quasiment impossible de retrouver un menu à la hauteur dans un milieu et des circonstances pareils. Nous rappelons simplement que le pèlerinage renvoie à des difficultés et qu’il faut faire preuve de persévérance pour avoir la rétribution divine. Nous tirons des leçons pour encore mieux préparer les pèlerins pour les éditions prochaines. Ce qui relève de la responsabilité de ceux qui veulent convoyer les pèlerins.

Nous avons constaté que certaines agences n’ont pas été à la hauteur et ont contracté des demi-pensions pour leurs pèlerins qui ont souffert à la Mecque. Quelles mesures comptez-vous prendre pour remédier à pareille situation ?

Nous devons mesurer et assumer les responsabilités qui sont les nôtres en tant que Délégation. Nous ne devons pas généraliser puisqu’il y a des agences qui font un travail remarquable avec leurs clients dans toutes les dimensions du pèlerinage. Il va falloir que nous puissions mener des enquêtes, établir et situer les responsabilités, connaître les manquements des agences incriminées. Les pèlerins doivent nous remonter les informations. Certaines agences ne se sont pas acquittées de leurs obligations à l’endroit de leurs partenaires saoudiens. Il n’est pas possible que les gens se retrouvent avec des demi-pensions alors qu’ils avaient payé pour une pension complète. Le ministère du hajj est très sévère par rapport au non-respect des contrats.
Pouvez-vous confirmer les trois décès sénégalais ?
La mort relève de la volonté divine. Nous présentons nos condoléances au Sénégal, aux familles des quatre victimes sénégalaises qui ont eu, à notre humble avis, une bonne fin. Le prophète a dit des choses qui nous rassurent par rapport au décès des pèlerins. Nous avions 18 décès l’année dernière.
Nous remarquons également que de nombreux pèlerins ont un âge très avancé avec cette chaleur et les difficiles conditions. Ne faudrait-il pas revoir les critères pour venir à la Mecque ?
Cet aspect est très important et doit nous amener à plus de rigueur par rapport aux visites médicales indépendamment des efforts consentis par les membres du corps médical. La déclaration d’aptitude de certaines personnes est plus que problématique, surtout pour ceux avec qui elles voyagent. Ceux qui veulent amener leurs parents en pèlerinage doivent s’assurer qu’ils peuvent effectuer le voyage ou qu’ils déboursent plus de moyens en vue de leur trouver un accompagnateur où motiver davantage l’agence pour qu’elle prenne mieux en charge la personne âgée. L’Islam est une religion de facilités et Allah ne demande à personne d’accomplir le pèlerinage si elle ne remplit pas les conditions nécessaires. Ces conditions ont trait à ses capacités physiques et financières, à la sainteté de son état mental.

Rédaction: Dakmedina.com

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