Le département et particulièrement la commune de Mbacké a connu une disette de six longues années sans infrastructures sportives viables. Inauguré le 28 janvier 2024, le stade El Hadji Ibrahima Guèye est un joyau de 2000 places. Il a abrité son premier match officiel, le 11 février 2024, entre l’équipe féminine de l’As Bambey et les Gazelles de la Médina. Aujourd’hui, le stade municipal de Mbacké dirigé par un comité de pilotage avec à sa tête un directeur, nommé par le maire Gallo Ba, veille à la gestion de l’infrastructure en fonction des normes requises et des recommandations de l’entrepreneur.

MBACKE – Depuis le mois de janvier dernier, le département de Mbacké a étrenné son stade flambant neuf. L’attente a été longue, comme un jour sans pain. L’infrastructure a été inaugurée le 28 janvier 2024. Sa réalisation est une réponse à une vieille doléance. En effet, l’équipe locale, l’Avenir de Mbacké, a payé un lourd tribut à cause du manque de stade. Elle a disputé tous ses matches à l’extérieur et cela s’est répercuté sur les performances de l’équipe qui est passée de la Nationale 1 à la Nationale 2 de la Ligue sénégalaise. Il s’y ajoute que Mbacké est resté quatre ans sans compétitions « navétanes ». Aujourd’hui, à travers ce joyau, c’est une injustice qui est réparée.
Sis sur la route de Kael, le stade omnisport, polyvalent moderne, est entouré d’un mur de protection et de grands portails de sécurité. À l’intérieur, une grande tribune peinte aux couleurs nationales (vert, jaune, rouge), un terrain multifonctionnel. L’intérieur s’ouvre sur une magnifique pelouse synthétique cernée d’une piste d’athlétisme et d’une tribune d’une capacité d’accueil de 2.000 places. Quatre projecteurs braqués sur le terrain de football permettent le déroulement de compétitions en nocturne, au grand bonheur des populations de Mbacké.
Le stade, nous apprend son directeur, Mamadou Moustapha Dieng, est classé dans la rubrique des infrastructures appartenant à la municipalité de Mbacké. À en croire M. Dieng, « c’est la commune elle-même qui a octroyé le terrain, fait les adductions d’eau pour le démarrage des travaux, et a organisé la cérémonie d’inauguration, réceptionné les clés et nommé par arrêté du maire le directeur du stade ». Il s’y ajoute le comité de gestion déjà installé et qui va incessamment tenir une réunion trimestrielle pour faire le bilan des activités. « Le football est le seul sport pratiqué dans le stade. Seule la pelouse est praticable. Pour l’instant, il n’y a pas de piste d’athlétisme. En attendant la finition des travaux du plateau polyvalent, sur le terrain de basket et de handball, les travaux sont terminés et il reste seulement les équipements », précise le directeur de l’infrastructure.

30.000 FCfa l’heure de jeu
De l’avis de M. Dieng, le stade a été inauguré et ouvert à la pratique sportive sans disposer du minimum nécessaire. « L’infrastructure allait rapidement se détériorer. C’est pour cette raison que nous avons instauré une gestion rigoureuse pour la préserver, surtout au niveau de la protection de la pelouse qui est l’élément le plus déterminant, pour éviter de l’endommager », indique le directeur du stade. Ainsi, informe M. Dieng, le comité a décidé, d’un commun accord, de louer l’infrastructure à un minimum de 30.000 FCfa l’heure de jeu et conformément aux recommandations de l’entrepreneur de jouer trois à quatre matches par jour. Cependant, précise le directeur du stade, l’équipe fanion, Avenir de Mbacké, a joué 11 fois, mais n’a payé qu’en trois occasions de match officiel.
« L’équipe a le droit de s’entraîner dans le stade et elle s’y entraîne depuis l’ouverture du stade et n’ont jamais payé. Mais quand il s’agit des matches officiels, avec une entrée payante, ils doivent payer et je parle sous le contrôle du trésorier de l’avenir », recadre le directeur du stade. Et de rappeler que pour toute organisation dans le stade, il y’a un cahier de charge à respecter. « Pour l’instant, il n’y a pas de législation pour l’organisation de séances de lutte et de concert », précise-t-il non sans rappeler que des travaux ont été effectués pour séparer la tribune et la grille de protection, pour sécuriser l’aire de jeu souvent envahie par les supporters. « Ce sont les premières dépenses issues de l’exploitation du stade et nous avons pu réaliser tous ces travaux, avec les recettes de l’exploitation du stade et de concert avec le comité de pilotage et l’aval du maire, dans le respect des règles élémentaires de gestion, avec des factures », ajoute-t-il. Pour ce qui concerne l’électricité, le directeur du stade a fait savoir qu’il reste des installations techniques à faire et la Senelec s’y affaire. Par ailleurs, informe M. Dieng, avec la chaleur qui prévaut à Mbacké, l’arrosage régulier du gazon synthétique est de mise pour le préserver.

Appel à un changement de comportement

Les matches de football organisés à ce jour dans ce temple du sport se limitent au championnat régional qui draine énormément de monde. Le stade municipal a en outre abrité toutes les finales des établissements scolaires, et même les écoles de Touba avec les finales de l’Uassu. « Cela traduit l’engouement et la détermination des jeunes à la pratique du football », soutient le directeur du stade. Pour Moustapha Dieng, l’ouverture du stade a été une bouffée d’oxygène pour tous les habitants de Mbacké, dans le sens où il a permis aux jeunes de retrouver une pelouse avec des normes standard et toutes les commodités d’un temple du sport. En dehors de l’Avenir de Mbacké, l’As Bambey y a disputé son match de montée en D2 contre la Jeanne d’Arc de Dakar. L’équipe féminine de l’As Bambey y joue ses matchs, sans compter le championnat régional avec les quatre équipes de Mbacké, (Bokk Jom, Fierté, Mbolomi, Xewar Gui) qui dispute leur compétition dans ce stade, le sport scolaire (Uassu), le match délocalisé de National 1 et de National 2 de la Fédération sénégalaise de football. « Nous préparons les phases finales du championnat National 1 et 2, qui se tiendront à Mbacké », renseigne le directeur du stade qui appelle la communauté sportive de Mbacké à un changement de comportement. « Nous n’avons jamais eu un stade aux normes. Cela doit nous inciter à un autre comportement vis-à-vis de l’infrastructure. Il y a des zones privées, réservées aux officiels, mais aussi les vestiaires pour les pratiquants et les officiels et non pour les spectateurs. Il y va de la sécurité des pratiquants. Nous devons y veiller et essayer de préserver ce bijou pour sa durée de vie et y mettre toutes les commodités », fait savoir M. Dieng. « Nous avons des bancs de touche réalisés par l’expertise locale. Tout cela appartient aux pratiquants et à la communauté sportive. Bientôt, nous allons nous consacrer au terrain de basket et de handball pour la relance de ces deux disciplines qui battaient de l’aile dans le département », assure le directeur du stade.

Mamadou DIEYE (Correspondant)

Rédaction : Dakmedina.com