Ndoumbé Mbaye, major de la 1ère promotion de Médecine de l’Université de Bambey : À jamais la première
juillet 1, 2024
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Sortie première de sa promotion après la fin de la formation théorique de médecine, Ndoumbé Mbaye, originaire de Dakar, se lance désormais dans la rédaction de sa thèse
Sortie première de sa promotion après la fin de la formation théorique de médecine, Ndoumbé Mbaye, originaire de Dakar, se lance désormais dans la rédaction de sa thèse de doctorat. La scientifique envisage aussi de poursuivre l’aventure et devenir neurologue.
DIOURBEL – Ndoumbé Mbaye, native de Dakar, au-delà de décrocher son parchemin après six années d’études, a le mérite d’être major de la première promotion du département de médecine de l’Unité de formation et de recherche (Ufr) Santé et développement durable (Sdd) de l’Université Alioune Diop de Bambey. Elle a terminé première sur les 30 étudiants sénégalais avec une moyenne de 15/20 sur l’ensemble des 12 semestres. Le statut de major lui a permis d’être sous les projecteurs, le samedi 25 mai 2024, à l’amphithéâtre PGF sup de l’université de Bambey. Ce jour-là, les photographes et les cameramen se sont précipités pour immortaliser l’image de cette étudiante habillée en robe vert clair recevant son parchemin des mains de Lamine Gueye, professeur titulaire en neurosciences, ancien Recteur de l’Université Alioune Diop et parrain de la première promotion du département de médecine de l’Université de Bambey, sous les applaudissements du grand public.
Avec le titre de major, la demoiselle Ndoumbé Mbaye réussit donc à inscrire son nom en lettres d’or dans les annales de l’Université de Bambey. Mais ce succès ne l’enflamme pas pour le moment. « C’est un plaisir et un honneur d’être major de la première promotion sortante de notre département. C’est normal que je ressente un sentiment de fierté après avoir finalisé six années études. C’est un honneur d’être parmi les meilleurs et d’être majore. Je suis consciente aussi que cette réussite est une fierté pour mes camarades de classe, ma famille, mes professeurs et toute la communauté universitaire », a-t-elle déclaré.
Pour la fille de teint noir, la réception de son parchemin de médecin boucle la première phase du long parcours de huit années d’études dont le point final sera la soutenance de sa thèse pour l’obtention du titre de docteur en médecine.
Une passionnée de la neurologie
Après la cérémonie de réception des parchemins, l’étudiante en médecine n’a pas observé un temps de répit. Elle poursuit les activités de la deuxième phase de son séjour à Diourbel consacrée aux études pratiques qu’elle avait déjà débutées le 18 mars 2024 au Centre hospitalier régional Heinrich Lübke. Ndoumbé Mbaye doit, à l’instar de ses 29 autres camarades médecins, suivre 12 mois de stages cliniques. Ces exercices consistent à faire des séjours pratiques de deux mois pour chacune des deux spécialités médicales de son choix (médecine interne et neurologie médicale), deux autres mois pour les deux options de la spécialité chirurgicale (chirurgie générale et orthopédie) dans les hôpitaux de la région de Diourbel. Elle a également l’obligation de suivre deux mois de stage pratique dans un Etablissement public de santé pour chacune des spécialités de la pédiatrie et de la gynécologie.
Interrogée sur les raisons de ses choix portés sur la médecine interne, l’étudiante en deuxième année de doctorat souligne que cette discipline est la base de la médecine. « C’est un service où l’on retrouve plusieurs spécialités comme la cardiologie, l’endocrinologie, la dermatologie. Il est aussi un service commun pour toutes les autres spécialités médicales. En y passant, on pourra au moins mieux assoir les bases sur tout ce qui est médical », explique-t-elle.
Elle dit également avoir opté pour la neurologie afin de mieux préparer la rédaction de sa thèse de doctorat. « Je n’ai pas encore finalisé mon sujet, mais je veux écrire sur la neurologie », précise mademoiselle Mbaye.
La native de Dakar informe qu’elle quittera la ville Diourbel dans un futur proche pour effectuer une partie de son stage clinique au Centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba en raison de l’absence de service de neurologie à l’hôpital de Diourbel.
L’étudiante en thèse de médecine est dépeinte comme une personne studieuse, sereine et réservée par ses deux camarades de promotion Coumba Cissé et Mamady Mané. Ces traits de caractère ne signifient pas pour autant une timidité, mais elles ont impacté sur sa méthode d’apprentissage. Elle a préféré habiter seul aux alentours du campus social de Diourbel nonobstant ses multiples possibilités d’obtenir un logement universitaire. « Je ne me voyais pas vivre et étudier dans certaines conditions. J’ai besoin de concentration et de tranquillité. Il s’y ajoute que les rythmes de travail ne sont pas identiques », se justifie-t-elle.
« Miss Sciences » de Rufisque en 2016
La majore de la première promotion de médecine de l’Université Alioune Diop s’est aussi distinguée dans le passé. Elle a remporté le titre de « Miss sciences » du département de Rufisque en 2016 lorsqu’elle était en classe de Première S1 au lycée Abdoulaye Sadji.
Ndoumbé Mbaye indique, par ailleurs, que son séjour à Diourbel n’a pas été facile. Elle a rencontré des difficultés notamment au début des cours. Après l’obtention de son baccalauréat en série S1, elle a été orientée à l’université de Bambey au moment où elle avait les yeux rivés sur la Faculté de médecine de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Elle dit qu’à l’époque (2017), son nom figurait sur la liste d’attente du département de médecine de Dakar et sur celle de l’Université Gaston Berger (Ugb). Du coup, la nouvelle bachelière de l’époque avait le choix entre rejoindre le site de Diourbel ou attendre l’arrivée de son tour à Dakar ou Saint-Louis à la suite de probables désistements. Mais ses parents l’ont convaincu de rejoindre la capitale du Baol. L’étudiante souligne que son père avait attiré son attention sur la nouveauté du département de médecine installé à Diourbel. « Je dirai que mon papa m’a forcé la main. Il m’a dit que vous avez la chance d’être la première promotion de médecine de l’Université Alioune Diop. Donc ça sera une aubaine pour vous de relever le défi », se souvient-elle.
Aujourd’hui, la prédiction de son papa est en passe de se réaliser, six ans après. Il reste la soutenance de thèse pour l’obtention du titre de Docteur en médecine.
Ndoumbé Mbaye, né en 1999, à Dakar, a fait son cycle primaire et secondaire à l’école privée immaculée Conception (2005-2010) de Kaolack et au collège d’enseignement moyen (Cem) Serigne Bassirou Mbacké (2011-2014) de la même ville. Après l’obtention de son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), elle a été orientée en série scientifique au Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque. Le cursus scolaire de cette fille a suivi logiquement la trajectoire professionnelle de sa mère (médecin généraliste). Elle a étudié à Kaolack et Rufisque où sa maman a servi à l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass et au ministère de la Santé.
La thésarde informe d’ailleurs que sa maman lui a donné le goût de la médecine en raison de l’impact de ses actions sur les patients et les populations. « Ma mère a été bien connue à Kaolack grâce à ses interventions diverses. Je peux dire que c’est grâce à elle que j’ai opté pour la médecine depuis mon enfance. J’ai toujours pris ma mère comme ma référence dans le domaine de la médecine. Je suis ses pas », précise-t-elle.
À l’état actuel, Ndoumbé Mbaye a réussi une partie de son rêve après la réception de son parchemin. Ses deux principales ambitions restent la soutenance de sa thèse portant sur la neurologie et l’acquisition du titre de médecin spécialisé en neurologie.