« Onas travaille pour vous ». Ce message accueille tous les automobilistes et piétons qui passent par le rond-point du quartier des Maristes. Il indique également des travaux pré hivernage en cours. Devant l’école des Maristes, sont stationnés plusieurs engins, creusant de grands canaux où apparaissent des tuyaux de près de cinq mètres de longueur. À quelques mètres, sur les voies menant vers les installations de la Senelec, aucune trace d’eaux nauséabondes, selon l’un des agents de sécurité de l’établissement. Aux yeux de Mamadou Faye, ce cadre propre est le résultat des opérations de curage intervenues la semaine dernière. « Depuis un mois, des agents de l’Onas passent pour le curage des regards. C’est d’ailleurs ce qui a permis d’en finir avec la circulation des eaux nauséabondes », explique l’agent en gilet fluorescent. Ce cadre assaini fait également le bonheur de la restauratrice Aida Touré. À l’heure où Dakar enregistre ses premières pluies, elle dit avoir constaté des efforts dans le curage et la réfection des égouts endommagés. « Depuis des semaines, les travaux d’installation sont en cours. Le curage des regards a également été fait. Résultat, les lieux sont aujourd’hui propres. Il n’y a plus de ruissellement d’eaux usées », remarque la dame. « J’espère que les gens ne vont pas boucher les canaux et regards avant l’installation de l’hivernage », ajoute la restauratrice, assise devant son kiosque, interpellant la citoyenneté des riverains.

Les opérations pré-hivernage concernent également la Commune de Diamaguène Sicap mbao, l’un des points névralgiques de la banlieue. Par un matin de dimanche au climat caniculaire et au vent chaud et sec, cette populaire cité grouille de monde. L’ambiance est à son paroxysme. Certains enfants s’adonnent à une partie de football sur les routes pavées. Pendant que d’autres défilent dans les ruelles avec des tee-shirts et pancartes à l’effigie du lutteur Lys Ndiago. Tout autour, l’activité commerciale bat son plein aux alentours de l’espace public de Diamaguène. Dans cette localité, le constat est un changement du cadre de vie en cette veille de l’hivernage. Le ruissellement des eaux nauséabondes qui débordent des canaux est pris en charge. Sur 500 mètres, les six canaux sont refectionnés et refermés avec des plaques en fer. Cela, après des journées de curage, selon Moustapha Ndiaye membre du comité de quartier. « Nos égouts ont été curés il y a trois semaines. Et depuis lors nous ne constatons plus la circulation des eaux nauséabondes. Des tas de déchets ont été enlevés des ouvrages. Ce qui est déplorable. Avec cette situation, nous croyons fortement que l’évacuation des eaux pluviales se fera sans aucun dysfonctionnement », espère Moustapha, vêtu d’un teeshirt blanc, une casquette sur la tête.

Les communautés prêtes à collaborer

Le même travail est en train d’être fait à Thiaroye précisément là où le chapiteau présidentiel avait été installé lors de la journée de nettoiement, le 1er juin dernier. Deux engins Poclain mobilisés assurent le curage des canaux qui traversent l’hôpital de Pikine. Les déchets extraits des infrastructures d’évacuation d’eau sont déposés à côté du Collège Thiaroye 44 en attendant l’arrivée des camions. « Ce travail permet notamment de faciliter l’évacuation des eaux pluviales et de lutter contre les inondations dans les communes de Thiaroye et de Guinaw rails », dit l’un des agents, suant à grosses gouttes sous l’effet de la chaleur.

De l’autre côté de la capitale, plus à l’ouest, les rues de Ouakam sont grouillantes et bruyantes en cet après-midi. L’activité industrielle marquée par la présence d’ateliers métalliques installe un gros vacarme. À l’instar de Diamaguene et Thiaroye, Ouakam a reçu les équipes de l’Onas. Dans le cadre des opérations pré-hivernage, les canaux et égouts ont été curés pour éviter tout désagrément lié aux premières précipitations. Habitant de Ouakam, à la cité Bat-train, et également acteur économique à travers le transfert d’argent, Abdoul Sylla livre ses impressions. « J’ai constaté le curage des regards et canaux ces dernières semaines. C’est une excellente chose pour lutter contre les inondations », avoue Abdoul, à son aise devant son magasin. Pour lui, les autorités étatiques ne peuvent pas tout faire à travers l’Onas. À ses yeux, il faut une importante implication des populations. « Ce qu’il nous faut, c’est plus de civisme. Il est inconcevable que les égouts soient bouchés par toute sorte de matières. On y trouve même des marmites », déplore M. Sylla. Ainsi suggère-t-il la mise en place de comités de quartier qui pourront même s’occuper du curage avec l’accompagnement technique de l’Onas. « Les membres du Comité vont aussi s’engager dans la sensibilisation. Et surtout s’impliquer dans les travaux », ajoute Ousmane Diop. À Diamaguène, l’implication des populations est déjà une réalité selon le président pour le développement de la localité (Cdd), Ousmane Diop. Cela, dit il est matérialisé par l’initiative de curage des égouts bien avant les organismes étatiques. « La lutte contre les inondations, c’est l’affaire de tous. Nous nous sommes engagés dans le curage des infrastructures d’évacuation des eaux. Et toute la population s’est mobilisée à nos côtés. Un travail important à pu être fait », indique Ousmane Diop. Désormais, souligne-t-il, l’accent sera mis sur la sensibilisation pour que les ouvrages soient préservés, au bonheur de tous. « S’il faut même, nous allons débourser notre propre argent et réaliser les travaux nécessaires. Car l’État ne peut pas tout faire », ajoute Ousmane Diop.

Demba DIENG

Redaction: Dakmedina.com