Journée nationale de nettoiement : Sangalkam mène le combat contre la saleté
juillet 5, 2024
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Le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’était rendu à Sangalkam à l’occasion du lancement de la journée de nettoiement du 1er juin dernier. Cette initiative du gouvernement trouve l’adhésion
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’était rendu à Sangalkam à l’occasion du lancement de la journée de nettoiement du 1er juin dernier. Cette initiative du gouvernement trouve l’adhésion des populations locales, qui s’emploient à éviter de salir leur cadre de vie.
Malgré la chaleur accablante à Sangalkam en cette matinée du 3 juillet, la place Malick Ba grouille de monde. Des vendeuses de mangue, d’arachides s’affairent avec des clients. À côté, une nuée de moto-taximen « Jakarta » et de taxis « clando » attendent d’éventuels clients. Des charretiers, fouets à la main, sont aussi à l’affût. Des effluves de café Touba se dégagent du thermos de « Mara Café », attirant les passants pour s’offrir une tasse moyennant 50 FCfa. Ce vendeur de café, pourtant diplômé en génie civil, veille à la propreté de son cadre de commerce. Juste à côté de lui, il a installé une grande poubelle avec couvercle dans laquelle lui, comme les clients, jettent les tasses déjà utilisées et autres ordures. « Chaque jour, à mon arrivée, je balaie les lieux. À la descente aussi, je nettoie avant de partir », dit-il. Le vendeur achète de l’eau de javel et d’autres détergents pour nettoyer au préalable les ustensiles qu’il utilise pour la préparation du café. Il estime que la journée de nettoiement initié par le gouvernement et effectuée le premier samedi de chaque mois est une excellente trouvaille. Exhibant les papiers d’autorisation qu’il tient de la mairie et même un certificat médical en bonne et due forme, pour lui, les Sénégalais ne doivent même pas attendre que l’État les invite à un « Set-setal » national pour assainir leur cadre de vie. L’initiative aurait dû provenir d’eux, à son avis. L’ingénieur en génie civil de formation invite tout de même l’État à la réalisation d’infrastructures permettant de lutter efficacement contre les inondations. « À mon avis, un bassin de rétention doit être un plan B. Il faut faire un pavage sans pour autant oublier les canalisations. Et aussi veiller à ce que les saletés ne bouchent pas les canalisations », explique-t-il.
Contrairement à plusieurs quartiers de Dakar et des régions, les immondices sont loin d’avoir colonisé les quartiers de Sangalkam. Plusieurs rues et ruelles sont pavées. Les agents de l’Ucg, en tenues vertes, s’occupent chaque jour du nettoiement. Juste à côté de la place Malick Ba, sept grosses poubelles sont installées. Plusieurs fois dans la semaine, les camions à ordures les vident. Même les ruelles sablonneuses sont bien entretenues.
Des centaines de mètres plus loin, derrière le district de santé, est installé le marché. L’odeur des poissons, de la viande et d’autres produits, sert de guide. Ici, pas de brouhaha indescriptible comme on le remarque dans beaucoup de marchés de Dakar. Pas de tas d’ordures ou de sachets et autres bouteilles jetés çà et là. La pollution sonore n’agresse pas non plus l’ouïe. Les discussions entre vendeurs et clients vont bon train. Près de l’étal du boucher, un chien allongé guette des bouts d’os ou de viande. Le boucher Pa Wally, doyen du marché, a presque écoulé toute sa viande. La soixantaine, des lunettes noires sur les yeux, chemise carreau, chapeau sur la tête et un grand couteau qui l’aide à découper la viande à la main, il s’active devant son lieu de travail. « Nous balayons nous-mêmes chaque jour avant de commencer le travail. Au moment de rentrer aussi, nous veillons à ce que tout soit propre », soutient-il. Sa philosophie : la propreté doit être une question d’éducation et d’habitude de tous les jours. « Même chez moi, j’élève des vaches, mais rien ne peut montrer qu’il y a des animaux dans la maison. On prend soin d’eux. Chaque jour, on fait sortir les vaches pour nettoyer chaque coin et recoin » de leur étable, se réjouit-il.
Chassant à la main une nuée de mouches sûrement attirées par la viande, il salue la belle contribution des agents de l’Ucg. « Elles sont très courageuses. Elles viennent nettoyer très souvent en amenant des poubelles pour ramasser les ordures », se réjouit Pa Wally. Il se félicite notamment de la journée de « Set-setal » national initié par le gouvernement pour rendre propre le pays.