Cent jours du Président Bassirou Diomaye Faye : Approche et démarche panafricaines et souveraines
juillet 10, 2024
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Un ballet diplomatique en deux volets. Comme il est d’usage avec ce qui a été toujours le premier cercle concentrique de notre politique étrangère, le Président Bassirou Diomaye
Un ballet diplomatique en deux volets. Comme il est d’usage avec ce qui a été toujours le premier cercle concentrique de notre politique étrangère, le Président Bassirou Diomaye Faye a fait son premier déplacement à l’étranger dans un pays de l’Afrique de l’Ouest. La Mauritanie, avec qui le Sénégal partage le grand gisement gazier de Grand Tortue Ahmeyim, a reçu, le 18 avril 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye qui a ainsi choisi pour le premier volet de ses visites diplomatiques, le voisin du nord. Lesquelles ont ainsi été poursuivies en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria, avant de se terminer au Cap-Vert. Cette première partie de ses voyages à l’étranger, dans des pays considérés comme démocratiques, montre l’option du Sénégal de ne pas s’écarter de sa ligne démocratique qui fait du pays un phare en Afrique de l’Ouest. Avec le Cap-Vert, le Sénégal fait partie des seuls pays de la région ouest-africaine à ne pas connaître de rupture démocratique et de coups d’État. Malgré cette option claire de ne pas s’écarter de cette ligne, le Président Bassirou Diomaye Faye a, dans le deuxième volet de sa tournée sous-régionale, visité des pays qui sont en rupture de ban avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui est l’instance d’intégration régionale. Le Président Bassirou Diomaye Faye a atterri dans des pays dirigés par des juntes militaires après avoir débuté ses premiers pas à l’étranger par des États considérés comme démocratiques. Ces déplacements en Guinée, au Mali et au Burkina, qui, sans doute, seront complétés prochainement par le Niger, lui ont permis de discuter avec l’axe de dissidence au sein de la Cedeao constitué de ces trois derniers pays qui ont mis en place l’Alliance des États du Sahel (Aes). Ainsi, lors du 65e Sommet ordinaire de l’instance régionale, il a été demandé au Sénégal et au Togo de tout faire pour mener la médiation avec les pays de l’Aes. Il est à penser que cela ne sera pas tâche facile, mais le Sénégal dispose d’atouts pour réussir sa mission. Le Sénégal est un pays leader de la Cedeao avec une histoire démocratique et une trajectoire de transmission pacifique du pouvoir. En plus, les nouvelles autorités sénégalaises n’ont pas eu de positions tranchées sur la question de l’Aes, auparavant. Les nouveaux dirigeants du Sénégal ont aussi quelques affinités idéologiques avec ceux qui sont à la tête des pays de l’Aes comme sur des questions ayant trait à la souveraineté, à la présence des bases militaires étrangères, entre autres. Sans compter aussi que notre nouvelle politique étrangère a pour pierre angulaire, le panafricanisme symbolisé par la dénomination de notre ministère en charge de ce domaine qui s’appelle maintenant ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. C’est donc par cette équidistance que le Sénégal est le plus légitime pour tenter d’encourager une réconciliation. « Je lance un appel à nos frères et sœurs africains pour qu’ensemble, nous consolidions les acquis obtenus dans le processus de construction de l’intégration de la Cedeao, tout en corrigeant les faiblesses et en changeant certaines méthodes, stratégies et priorités politiques », avait lancé le Président Bassirou Diomaye Faye, lors de sa première prise de parole comme chef de l’État du Sénégal. Comme indiqué dans le programme du candidat de la Coalition « Diomaye Président », le dirigeant sénégalais avait clairement montré son option et sa vision de « porter une initiative de réforme de la Cedeao à travers le renforcement du Parlement de la Communauté, de la Cour de justice de la Communauté et une atténuation de la prépondérance de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement ». Tout un chantier…