6 October 2025
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Marema Fall, Artiste-Musicienne: « Mon absence du pays…mon foyer… et mon retour en 2025 »

  • juillet 22, 2024
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La chanteuse Maréma Fall est apparue sur la scène musicale en 2014 avec son single « Femme d’affaires ». Talentueuse et loin de l’extravagance qui caractérise souvent le

Marema Fall, Artiste-Musicienne: « Mon absence du pays…mon foyer… et mon retour en 2025 »

La chanteuse Maréma Fall est apparue sur la scène musicale en 2014 avec son single « Femme d’affaires ». Talentueuse et loin de l’extravagance qui caractérise souvent le milieu show-biz, l’artiste a pris ses repères dès ses premières sorties. Avec une musique métissée inspirée des sonorités locales et d’ailleurs, elle franchit très vite un cap, et en novembre de la même année, la jeune artiste décroche le Prix Découvertes Rfi 2014 parmi 10 finalistes. Après son premier album, « Initié », réalisé avec le concours de Mao Otayek, l’ancienne choriste de Didier Awadi, Yoro Ndiaye, Idrissa Diop…était en retrait de la scène musicale nationale ces dernières années. Dans cet entretien avec Le Soleil, Maréma, qui vit actuellement en Autriche, a annoncé son retour en 2025, avec à la clé un prochain album portant sur ses influences, mais aussi une musique hybride abordant encore la thématique des femmes.

Propos recueillis par Ibrahima BA

Quelle est l’actualité musicale de Maréma ?

« Actuellement, je travaille sur un festival auquel je dois prendre part le 24 août prochain à Berlin. Je suis également sur mon prochain album. Ça m’a pris un peu de temps avec la famille et tout. Maintenant, j’ai plus de temps pour m’y concentrer ».

Vous êtes invisible sur la scène nationale depuis maintenant plusieurs années, pourquoi ?

« Je devais rejoindre mon mari à l’étranger et me concentrer sur ma famille. Je pense que c’est ce qui a expliqué principalement ce retrait de la scène musicale nationale. Depuis cinq ans, je vis en Autriche parce que je considère qu’une femme doit être aux côtés de son mari. Je devais consacrer plus de temps à ma famille, prendre soin de mes enfants. Là-bas, j’ai mon boulot, je fais de la musique, mais aussi beaucoup de festivals. Je représente dignement la culture sénégalaise, même si c’est un peu difficile d’avoir de la notoriété avec la musique qu’on fait ici ».

Comment se passe le travail sur place ?

« Je travaille avec un booker allemand (agent artistique). Il se charge de me trouver des dates, des festivals. Je fais énormément de festivals entre l’Autriche et l’Allemagne ».

Votre musique est-elle bien accueillie dans cette partie de l’Europe ?

« Je fais de l’afropop. Ici, les gens aiment bien la musique africaine. Pour dire vrai, ça marche vraiment. Au début, ce n’était pas facile avec les enfants, la famille et tout. Il fallait leur consacrer du temps. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai renoncé à beaucoup de dates. Ça m’a pris au total deux ans avant que je me relance. Mais actuellement, je suis dans beaucoup de festivals. Je fais des collaborations avec des musiciens autrichiens. Il y a aussi deux Sénégalais dans le groupe ».

Quelle est la différence entre la scène sénégalaise et celle d’Autriche ?

« Il y a une très grande différence sur le plan professionnel. Déjà le matos est de dernière génération. En plus, il y a un public international qui adore la musique africaine. C’est véritablement le professionnalisme. Les artistes vivent très bien de leur musique contrairement au Sénégal où c’est très difficile souvent de s’en sortir. Ici, les gens s’en sortent bien et puis c’est bien organisé. Au Sénégal, par exemple, c’est un peu compliqué dans la mesure où je ne fais pas de la musique Mbalakh, mais de l’afropop. Toutefois, il faut reconnaître que les jeunes commencent à s’intéresser à l’afropop. Je vois que certains jeunes sont en train de révolutionner la musique au Sénégal ».

Quand est-ce qu’on peut s’attendre au retour de Maréma Fall au Sénégal ?

« Je travaille sur un album et je compte revenir en 2025 pour le présenter au public sénégalais. Comme lors de mon précédent album, cette production sera également dédiée aux femmes comme toujours. J’espère que les fans et mélomanes vont accueillir cet album à bras ouverts. Par rapport à la composition musicale, il prendra les orientations de l’opus « Femmes d’affaires », mais sur le plan musical, ce sera plus ouvert sur l’international. Mon ambition est de représenter le Sénégal partout dans le monde, et pour ce faire, on a besoin d’une musique ouverte ».

Depuis 2016, vous n’avez pas sorti d’album. Est-ce que vous n’avez pas le sentiment d’avoir perdu un peu de temps ?

« Je ne le considère pas comme un retard à 100 %. Je pense qu’en tant que femme mariée, je devais normalement rejoindre mon mari pour fonder une famille. Présentement, je suis en train de me relancer ».

La musique sénégalaise est en train de changer avec beaucoup des jeunes qui arrivent…

« Je trouve que c’est bien. Il faut être optimiste. Toutefois, j’invite mes sœurs à être plus vigilantes par rapport aux comportements, par rapport aux images qu’elles montrent à la télévision. Je pense qu’on doit éviter de pervertir la jeunesse en cherchant à être plus décent et en luttant contre la vulgarité. Il y a trop de vulgarité dans les clips et ce n’est pas bien. On peut être sexy sans pour autant être vulgaire ».

En tant que leader d’opinion, quelle lecture avez-vous sur la situation du pays ?

« Le Sénégal a vécu des moments extrêmement difficiles. À partir d’ici, on a vu le soulèvement des jeunes, la manière dont ils se sont battus. Ça a été très dur. Mais on est optimiste avec le nouveau régime. Tout le monde doit s’y mettre. Le gouvernement tout seul ne peut tout faire. J’avais sorti un son intitulé « Patriote » en 2015 pour évoquer tout cela. Je pense fondamentalement que la construction du Sénégal doit être l’œuvre de tous. L’avenir d’un pays est entre les mains des jeunes qui doivent bosser pour le changement ».

Redaction: Dakmedina.com

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