MAÏMOUNA DIÈYE MINISTRE DE LA FAMILLE ET DES SOLIDARITÉS: Femme de terrain et actrice du développement au service de la Famille sénégalaise
juillet 27, 2024
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Rien n’égale le sourire solaire du ministre de la Famille et des Solidarités. Pas même la magnifique vue panoramique sur l’île de Gorée et l’océan Atlantique de son
Rien n’égale le sourire solaire du ministre de la Famille et des Solidarités. Pas même la magnifique vue panoramique sur l’île de Gorée et l’océan Atlantique de son bureau, perché au dernier étage de l’ancien siège de l’Unesco-Breda, sur l’avenue Léopold Sédar Senghor. Maïmouna Dièye, femme de terrain et actrice du développement venue à la politique par le truchement du parti Pastef, a en charge la mise en œuvre des orientations politiques dans le domaine de la Famille et de la solidarité. Sur la bibliothèque derrière son bureau, trônent la photo officielle du Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et celle du Premier ministre Ousmane Sonko en face.
Son parcours personnel, sportif, militant et professionnel, et son physique à la Aminata Mbengue Ndiaye, lui assurent le coffre nécessaire pour mener à bien un département ministériel dont le slogan affiché est « pour un Sénégal de paix, juste, équitable, inclusif et prospère. » Mais aussi un certain air de ressemblance avec l’actuelle Secrétaire générale du Parti socialiste, avec qui elle partage aussi un destin de championne du Sénégal en sports. Pratiquante d’arts martiaux pendant dix-sept ans, ceinture noire de karaté 2ème dan, elle a été trois fois de suite championne du Sénégal dans sa catégorie. Les programmes famille et genre, enfance, autonomie économique, les deux les connaissent également sur le bout du foulard.
Avec Caroline Faye Diop (Ministre des Affaires sociales), Maïmouna Ndongo Kane (Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de la Condition féminine, de la Condition humaine et de la Promotion humaine puis Ministre du Développement social), Mantoulaye Guène (Ministre du Développement social), Ndioro Ndiaye (Ministre du Développement social puis Ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille), Aminata Mbengue Ndiaye (Ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille puis Ministre de la Famille, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale), le ministère dédié à la famille, ça lui parle. Les actuels programmes dédiés Puma, Promoville, Pudc, Dgpsn, Csar, Sen-csu, Palam, Padess, Paefp-Ij, Parem, Padef-Ej, Pipadhs, Pasneeg, Fnef, Fncf, aident le Ministère à élaborer et à mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière d’intégration de la Femme dans le processus du développement du pays. Il participe à la cohésion du tissu social, et particulièrement de la cellule familiale.
Au moment de sa nomination en avril 2024, les actrices de l’autonomisation et de l’intégration de la femme sénégalaise ont d’ailleurs protesté contre l’absence du mot femme dans la dénomination du nouveau ministère dirigé par Mme Dièye. Tout comme le nombre de quatre femmes ministres avait, au même moment, produit une autre contestation très vigoureuse des femmes militantes, dans un pays où il était devenu banal que les femmes occupent au moins 18 % des postes ministériels et 44% des sièges à l’Assemblée nationale.
Patte d’oie Builders, son quartier d’enfance
L’ancienne maire de la Patte d’Oie, commune qui comprend également les cités Soprim et Impôts et Domaines, a démissionné dès sa nomination au Gouvernement pour se mettre en conformité avec l’engagement des nouvelles autorités de combattre, entre autres, le cumul des mandats. Maïmouna Dièye est une enfant du quartier de la Patte d’oie Builders où elle a grandi depuis 1973 avec ses amies d’enfance Alima, Nafi, Khar, Mariétou et Aicha, et remporté la victoire aux locales de 2022 « avec les patriotes de la commune de Patte d’Oie et toutes les Linguères du parti », dont Mbène et Ndéye Penda, entre autres.
La même fidélité la lie à son ascendance paternelle du Gandiol et à son ascendance maternelle de la collectivité Léboue qu’elle revendique avec la même fougue. « Lébou lu mu guëmul du la ko wakh », se réjouit-elle, autrement dit, la franchise est le point fort des Lébou, ce qui leur est reconnu. Ressortissante de Santhiaba, elle est née à Thieurigne. « Je suis une vraie Lébou », se réclame-t-elle, « et si j’étais un homme, j’aurai pu accéder au primat de Ndeye ji reew ou celui de Jaraaf ». À défaut d’avoir eu cette opportunité historique, la jeune Maïmouna qui intègre l’école des Pères Maristes après son entrée en sixième est un garçon manqué, les cheveux coiffés à la garçonne, une très forte personnalité « comme une vraie Gandiol Gandiol », sourit la mère de famille et grand-mère. Elle a de qui tenir, dit-elle. Ses grands-parents sont enterrés au village de Khekh, qui a témoigné de la première défaite guerrière en Aof des colons français.
« Engagée auprès de mon leader, je n’ai jamais fait marche arrière »
Si les Lébous sont d’une franchise sans concession, ils n’abandonnent jamais non plus, c’est ce qui explique, dit-elle, « pourquoi je me suis engagée auprès de mon leader et que je n’ai jamais fait marche arrière ». C’est aussi parce qu’elle est bélier, un signe réputé indépendant, spontané, ambitieux, courageux, sportif, cherchant l’action, aimant se dépenser, allant au bout de ses capacités, et ne s’endormant jamais sur ses lauriers. Justement, les lauriers de gloire scolaire et universitaire de Mme Dièye sont un diplôme de Marketing obtenu en Belgique, d’Anglais et d’Arabe, de courtier en assurance et une formation commerciale au cours Pigier. Son plus beau projet, avoue-t-elle, a été de se marier et d’avoir des enfants.
École « Keur Maïmouna » à Oulampane
Maïmouna Dièye exerce de 1988 à 1992 à l’Ong Acapes et gère en même temps des Groupements féminins, qui ont fait la gloire de la promotion des femmes. Cette forte implication communautaire est d’abord récompensée à Oulampane, commune distante de 53 km de Bignona, où les femmes et les parents d’élèves décident, en 2012, de donner son nom à l’école du village, désormais « école keur Maïmouna ». C’est à Oulampane aussi qu’elle a créé la première coopérative du village. Tout est parti du séjour de dix jours qu’elle a passé là-bas parmi les femmes du terroir. Elle a commencé par leur acheter les produits de la coopérative mais, à terme, elle a mis à profit ses relations, faute de moyens financiers. C’est à Oulampane qu’elle rencontre Alonso Sané qui lui demande d’accepter de devenir la marraine d’enfants dont les parents avaient été victimes des mines anti personnelles.
En même temps, comme rien n’effraie cette femme ambitieuse et courageuse, elle est aussi du Festival Kom Kom de la calebasse, un ustensile dont le Sénégal importe, selon elle, six millions d’unités chaque année. Maïmouna Dièye est celle qui a mis en lien l’association Amphots de médecine traditionnelle avec le ministère de la Santé, grâce à l’appui du ministre Éva Marie Coll Seck.
40 hectares d’agriculture sur les Terres neuves de Koumpentoum
Polyvalente, l’actuelle ministre a fait de l’agriculture dans les Terres Neuves de Koumpentoum, une création socialiste du Président Léopold Sédar Senghor. Elle y accompagnait les femmes en leur fournissant des intrants, « avec mes maigres moyens », dit-elle. Tout de même, il s’agissait de 40 hectares, soit 400.000 m2 de terres, compris dans vingt villages. Elle avait organisé ces koumpentoumoises en coopératives agricoles et durant trois années consécutives, et grâce à l’appui de la Sodefitex, elle était l’unique acheteuse de leurs récoltes (coton, arachide, maïs, mil). Après avoir fait connaître son leader dans le Niani, elle s’est vraiment consacrée à son parti.
Parmi ses engagements, celui d’ordre religieux, à Thiadiaye. En effet, son grand-père, érudit de l’Islam, est le troisième Moukhadam du grand Maodo Seydi El Hadj Malick Sy à être missionné en pays Sérère, dans cette partie du Sine. Il sera le seul à avoir réussi à s’y installer et à y demeurer. Le papa de Maïmouna Dièye y verra le jour. L’aïeul refusant que son fils fréquentât l’école française, on trouva un subterfuge en l’envoyant chez son oncle Mamadou Wade, à Ndiaganiao, où il a pu faire ses humanités. En reconnaissance à cet accueil hospitalier du peuple Sérère, c’est à Thiadiaye que la femme de terrain a initié des consultations médicales gratuites et des dons, avec la collaboration du Docteur Mbaye Paye, Lébou de Mbott, du Docteur Dieng, de toute l’équipe professionnelle, et l’aide de ses amis. Avec armes, bagages et enfants, tout ce beau monde déménageait le week-end dans le Sine, sous l’égide de l’association Solidarité Entre Nous-Senou. Senou est membre de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), association à but non lucratif qui fédère d’autres associations d’entraide. Maïmouna Dièye est chargée de la communication de la Lisca en 2014 et de la décentralisation depuis 2018.
2014, entrée en politique à Pastef
Les déboires de son premier combat pour la souveraineté de la pharmacopée traditionnelle l’ont conduite à changer de trottoir et à être dans le milieu de ceux qui décident. C’était en 2014, pas si loin, et en Belgique. Elle reconnait honnêtement qu’elle a représenté pendant six mois le Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye, un autre Gandiolais. Au bout d’un semestre, elle écrit sa lettre de démission et décide de rentrer au Sénégal. Elle adhère au parti Pastef qui lui parait être la meilleure voie politique pour conforter ses futurs combats. Pourtant, les circonstances de cette adhésion relèvent du pur hasard. « Je crois que le Bon Dieu m’a guidée parce que je me suis rendue à l’agence des Impôts et Domaines des Parcelles assainies où j’ai rencontré Birame Souleye Diop, qui m’a présentée à Ousmane Sonko à cette occasion », dit-elle.
Durant la discussion, Ousmane Sonko m’a alors parlé de son parti et convaincue, confie-t-elle, amusée. Maïmouna Dièye est la première militante responsable à être active sur le terrain politique de 2014 à 2016. À cette époque, les recrutements n’étaient pas massifs, se souvient Mme Dièye. De 2014 à 2017, l’actuelle ministre est la responsable du Pastef dans la diaspora. Chaque fois qu’elle se déplaçait à l’étranger, elle mettait à profit son voyage pour effectuer des tournées dans ses différentes juridictions, y installer des sections et rencontrer les Sénégalais. En 2017, elle sera la seconde sur la liste nationale aux législatives qui ont porté Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale par le biais du plus fort reste. En 2018, elle organise la première Assemblée générale du Mouvement national Jigeeni Pastef-les Linguères, qui la plébiscitent à leur tête. Il faut dire qu’elle était également chargée du fundraising de Pastef.
Femme de réseaux et militante sociale
L’actuelle ministre est une femme très réseautée. Elle est membre de beaucoup d’organisations luttant contre la vulnérabilité des femmes : Cosef, Caucus, Bpw, Wilpf. Elle dirige l’association des Sénégalais de retour de Belgique et elle est à la tête de And Taxawu Askan Patte d’Oie (Atapad) qui restaure les lieux de toilette mortuaire et offre une assistance funéraire, bien avant d’avoir été maire de la commune.
Au regard de son parcours de vie, le ministère de la Famille et des Solidarités n’est pas étranger à celle qui n’a pas peur de prendre la défense des plus faibles ou de partir à l’aventure. Elle vit dans le présent avec un sentiment d’urgence, aussi ses collaborateurs disent qu’elle sait reconnaître le talent et ne se montre jamais jalouse. Du lundi au vendredi, du matin au soir, « la patronne est là, présente, et tous les parapheurs sont désormais traités quotidiennement sur place ». À la fin de l’entretien, le Ministre de la Famille et des Solidarités nous dit dans son sourire radieux que c’est la première fois qu’elle parle de son odyssée médicale et pénitentiaire, et qu’elle réserve à ses Mémoires certains souvenirs encore enfouis dans la douleur. Malgré ses allures de femme forte et indépendante, il y a comme un voile de sensibilité et de pudeur.
« On nous a torturées, on m’a rendue malade »
« J’ai subi. J’ai vraiment subi. Ils m’ont diminuée moralement, je ne dormais pas la nuit. J’ai été arrêtée une première fois en 2021, à la cité Keur Gorgui, en compagnie des 17 Linguères du Pastef. Je me souviens, en partant le matin, ma fille m’a dit en souriant : « Maman tu devrais peut-être donner la dépense de demain, on ne sait jamais ». Nous avons été déplacées durant six jours de suite, de la « cave » (cellule de garde à vue de jour) du Tribunal de Dakar aux cellules de nuit de différents commissariats dans Dakar (Rebeuss, Plateau, Dieuppeul), où l’on nous emmenait le soir pour dormir à même le sol sur le carrelage. Ma polyarthrite rhumatoïde a empiré à ce moment précis. Désormais, chaque fois que la climatisation marche, cela me rappelle le froid mordant du carrelage des cellules. Le Président Diomaye est venu nous rendre visite et je tremblais tellement de froid qu’il a ôté son laafa (ndlr : bonnet avec un petit pompon) bleu ciel et blanc pour m’en couvrir. Je le garde toujours. Nous avons été ensuite libérées au bout de ces six jours qui correspondent à l’arrestation du Président Sonko.
Ma deuxième arrestation arrive en août 2023. La situation était terrible pour tout le monde au Pastef. Tous étaient traqués. Les uns se cachaient, prenaient la fuite, fuguaient ou s’exilaient. Les autres étaient attaqués par les nervis ou mis aux arrêts à n’importe quel moment. Mais je préférais mourir plutôt que de me taire. Outrée par tant d’injustices, j’ai donc fait une vidéo dans laquelle je dénonçais l’arrestation de Sonko. Lors de mon audition, j’ai répondu à l’enquêteur que le mot jihad que j’avais prononcé ne signifiait pas action violente ni terrorisme mais simplement un engagement par la grâce de Dieu qui me donnera la victoire ».
« Emprisonnée malgré mon dossier médical et mon urgence de santé »
« Malgré mon dossier médical carabiné, signé du rhumatologue et du gastro-entérologue, disant que mon état de santé était formellement incompatible avec une détention, le juge Mamadou Seck, n’en a eu cure et a tout de même décidé de me mettre en état d’arrestation avec sept chefs d’accusation, dont ceux de trouble à l’ordre public, financement du terrorisme, et de m’envoyer en prison. Pendant l’audience, je lui avais répondu que je ne reconnaissais rien de ses accusations car c’était du faux ! Il a alors dit qu’il allait me faire une faveur en m’envoyant au Pavillon spécial (lieu de détention hospitalier).
Mais le Pavillon spécial, c’est pire que la prison, c’est l’enfer ! Pas d’aération, la chaleur est infecte, le matelas doit avoir une épaisseur de deux centimètres et ne protège pas de la dureté du lit en fer. La seule satisfaction que ce fer me procurait était que je m’y tenais les mains pour avoir un peu de fraicheur. J’étais toute la journée assise sur ce lit, avec les jambes qui pendaient, d’où la thrombose artérielle (ndlr : artères bouchées) qui a fait nécroser ma jambe et l’empêche de cicatriser. M’envoyer au Pavillon spécial, c’était me mener directement à l’abattoir ».
« Le Pavillon spécial, c’est l’enfer ! »
« Je partageais ma cellule d’hôpital avec six autres détenues dont une maman et son bébé. On a aussi mélangé des détenues de droit commun avec des détenues politiques comme moi. La cellule devait faire 2,50 mètres sur 3 mètres. Mes codétenues étaient prévenantes et gentilles avec moi. Lorsque la tension était trop forte et qu’elles sentaient que j’avais besoin de m’isoler, sans rien me dire, elles sortaient de la pièce et allaient s’installer dans la courette attenante. Je partageais avec elles tous mes repas.
Il y avait aussi les bruits quotidiens perturbants : les doubles portes en fer qu’on claquait tout le temps. Il y avait la blessure morale. Et les douleurs insoutenables. C’était inhumain. Tous les jours, on me conduisait à l’hôpital en raison de ma santé défaillante. Mais escalader la marche de la fourgonnette me faisait hurler de douleur, tellement c’était haut pour moi et douloureux. Puis ma thrombose a été opérée de toute urgence. Suprême ironie, c’est sur le brancard me transportant au bloc opératoire, alors que j’étais à l’article de la mort, que l’on m’annonce précipitamment ma liberté provisoire (LP). C’était un samedi de septembre 2023 ».
« J’ai beaucoup souffert »
« J’ai beaucoup souffert. J’ai été libérée quatre jours après, vers 22 heures. Je suis allée directement à l’aéroport Aibd pour les États-Unis, après avoir pris en chemin une valise à la Patte d’oie. Je voulais sauver ma jambe dont les médecins à Dakar s’accordaient à dire qu’elle allait être, tôt ou tard, amputée. À Washington, mes camarades de Pastef Pape Diédhiou, Nafi et Ndèye Fatou m’ont chaleureusement accueillie et entourée. J’étais entre la vie et la mort durant le premier mois à l’hôpital. J’y suis restée jusqu’en novembre 2023. J’en ai gardé des séquelles parce je marche avec une canne. Malgré tout ce que j’ai traversé, je reste résiliente, j’ai vaincu la maladie. Je ne me souviens de rien de mon hospitalisation à Washington. Sauf que le jour où le circuit sanguin s’est rétabli et que le sang a recommencé à circuler, je me souviens que tout le service, dans lequel j’étais hospitalisée, s’est mis à crier de joie et à remercier Dieu ».
« Ma force me vient de Dieu et du karaté »
« Je tiens ma capacité d’endurance, entre autres, des bienfaits du karaté. Je suis un Budoka, impossible n’existe pas, il faut savoir tenir et se battre. Ma force me vient du karaté, c’est le mental de l’art martial. À part cela, les pires moments pour moi ont été l’emprisonnement de Ousmane Sonko et sa grève de la faim pendant son hospitalisation. Je sortais de mes gonds et mes enfants me calmaient. Quand je demandais des nouvelles de Ousmane, il me faisait dire que cela allait bien pour lui et de me préoccuper de moi d’abord.
Alhamdoulilah, tout est rentré dans l’ordre. Le jeu en valait la chandelle. Nous avions la capacité de nous remotiver. Mes enfants ont toujours été là, à tous les instants depuis que je suis dans le combat pour Pastef. Ils sont mon premier soutien, m’ont appuyée, m’ont apporté à manger en prison et se relayaient à mon chevet à l’hôpital. Je remercie notre leader et notre parti, particulièrement les Linguères du Mojip, tous les Sénégalais, toutes les communautés, le milieu du sport et mes sœurs et frères budoka, notre maître Sensei Alioune Badara Diack et surtout mes enfants. Je me sentais forte grâce à eux, à mes enfants et à ma petite-fille Daba et ses frères, à tous les réseaux de femmes, et à toutes les autres femmes détenues dans tous les départements. Je tiens à remercier les femmes du bois sacré qui ont refusé catégoriquement de porter le bracelet électronique. Encore une fois, je rends hommage à mes parents et je m’incline devant la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie pour la viabilité de ce projet. En parler aujourd’hui, c’est comme une thérapie pour moi, car c’est la première fois que je l’extériorise. Je me sens bien, je vais bien dormir ce soir ».
Son sourire ne la quitte pas, elle apparait apaisée et sereine.