Boubacar Camara Kamâh, président du parti « jengu » : « Compléter la victoire du 24 mars par une majorité à l’Assemblée nationale »
août 9, 2024
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« J’analyse ces résultats comme une triple victoire. D’abord, une victoire pour avoir participé à cette élection. Parce que, comme vous le savez, le régime sortant avait mis
« J’analyse ces résultats comme une triple victoire. D’abord, une victoire pour avoir participé à cette élection. Parce que, comme vous le savez, le régime sortant avait mis en place un dispositif porc-épic pour empêcher les candidats de participer. La deuxième victoire, c’est que cette élection nous a permis de dérouler une vision ; de proposer un projet, Tabax (Ndlr – construire), avec 25 mesures prioritaires et des programmes de gouvernement détaillés. Nous avons aussi proposé un programme transitoire de réparation à travers le plan « Jagal » (Ndlr : réhabiliter) avec 14 mesures. La campagne électorale a ensuite permis de montrer le capital humain dont dispose notre parti et qui est capable de produire quelque chose de cohérent. La troisième victoire, c’est la victoire électorale du camp de la rupture au détriment du camp de la continuité. Non seulement nous avons capitalisé une vaste expérience de lutte pour affaiblir un régime que nous avons considéré comme féroce et prédateur, mais au-delà de cela, nous avons eu cette victoire, nous avons été septième sur 19 candidats. Nous avons été candidat, un candidat malheureux, mais pas un malheureux candidat (rires…) Ce qui fait qu’aujourd’hui, notre satisfaction est grande, mais notre travail continue pour que les idéaux, le programme politique dont nous avons fait la promotion, puissent permettre de contribuer à la réussite de l’équipe en place. C’est ça qui justifie notre ancrage dans ce j’appelle la sphère présidentielle, parce qu’il faut compléter cette victoire-là… »
Vous pensez aux élections législatives…
« Oui. Il nous faut conquérir l’Assemblée nationale pour avoir une forte majorité pour gouverner efficacement. Comme vous le savez, beaucoup de mesures prises par l’exécutif doivent être validées à travers la loi et l’Assemblée nationale, aujourd’hui contrôlée par l’opposition. Aujourd’hui, le fait incontestable est que le peuple a décidé de donner le pouvoir à l’opposition dès le premier tour. La logique voudrait que ce peuple donne à ce pouvoir-là la possibilité de gouverner tranquillement. On ne peut pas avoir le pouvoir à 54 % et puis aller se battre pour négocier au cas par cas chaque projet de loi pour faire avancer son projet… »
L’intégralité de l’interview que M. Camara a accordée à nos collègues Samboudian Kamara et Pape Seydi à retrouver dans le journal Le soleil de ce vendredi 9 août 2024.