8 June 2025
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Dakar, Capitale de la Mendicité Régionale, en Quête de Solutions

  • août 19, 2024
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Dakar, la vibrante capitale du Sénégal, est aujourd’hui confrontée à une crise grandissante : la mendicité. Partout dans la ville, des mendiants se postent aux intersections, devant les

Dakar, Capitale de la Mendicité Régionale, en Quête de Solutions

Dakar, la vibrante capitale du Sénégal, est aujourd’hui confrontée à une crise grandissante : la mendicité. Partout dans la ville, des mendiants se postent aux intersections, devant les mosquées, aux abords des centres de santé et des écoles. Cette réalité dérangeante interpelle non seulement les autorités locales et nationales, mais aussi les citoyens, qui voient leur ville se dégrader sous leurs yeux.

La mendicité dans les rues de Dakar n’est pas un phénomène récent. En août 2010, le gouvernement sénégalais avait tenté de remédier à ce problème en interdisant la mendicité sur la voie publique, la réservant aux abords des lieux de culte. Cette mesure, dictée par des pressions internationales et la nécessité de combattre la traite des personnes, avait entraîné des rafles menées par la police, conformément aux directives du Premier ministre de l’époque, Souleymane Ndéné Ndiaye. Malgré ces efforts, la situation semble aujourd’hui plus préoccupante que jamais.

Près de quatorze ans plus tard, Dakar est devenue un véritable refuge pour les mendiants, qu’ils soient locaux ou venus de pays voisins comme le Niger. Le Sénégal, réputé pour sa générosité, attire désormais de nombreux mendiants de toute la sous-région, transformant les rues de la capitale en véritables lieux de collecte. Les femmes mendiantes, souvent accompagnées d’enfants, envahissent les rues. Ces enfants, parfois utilisés comme appâts pour susciter la pitié des passants, sont perçus par beaucoup comme des victimes d’exploitation infantile.

Les zones les plus touchées sont bien connues des Dakarois : la Médina, Gueule Tapée, Fann et le Plateau. À la Médina, par exemple, les mendiants se regroupent en face de la mairie et le long de la Maison de la Culture Douta Seck. À Gueule Tapée-Fass-Colobane, les alentours de l’hôpital Abass Ndao, du centre de l’état civil et de la mosquée attenante, ainsi que les environs du canal 4 et de l’école des Manguiers, sont particulièrement affectés. La nuit, des hommes viennent récupérer les gains, donnant à cette activité l’apparence d’une entreprise bien rodée.

Ce phénomène dépasse la simple nuisance esthétique et soulève des questions fondamentales sur la dignité humaine et l’exploitation des enfants. Nombreux sont ceux qui considèrent cette pratique comme une forme de « prostitution déguisée », où les parents exploitent leurs enfants pour obtenir des dons. Ce constat, profondément choquant, appelle une action immédiate.

Face à cette situation alarmante, il est impératif que l’État adopte des mesures concrètes et durables. Des lois plus strictes devraient être mises en place pour mettre fin à cette mendicité qui ternit l’image du pays. Cependant, au-delà des législations, une prise de conscience collective est nécessaire. Chaque acteur, à son niveau, doit contribuer à résoudre ce problème.

Il est grand temps que Dakar, autrefois surnommée la perle de l’Afrique de l’Ouest, retrouve sa splendeur d’antan. Pour y parvenir, une collaboration étroite entre l’État, les collectivités locales et les citoyens est essentielle. Ensemble, ils doivent restaurer à la capitale sénégalaise son image d’hospitalité et de dignité, loin des maux qui la rongent aujourd’hui. Cette situation rappelle le roman d’Aminata Sow Fall, La Grève des Battù, où la réalisation des vœux est conditionnée à l’aumône. Que se passe-t-il lorsque plus personne n’accepte les dons ?

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com

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