L’idée que « les hommes tuent par pure méchanceté, alors que les animaux tuent par nécessité » est une triste réflexion de notre époque, où la violence et la cruauté semblent se banaliser. Si autrefois l’homme était perçu comme le remède de l’homme, un être capable de solidarité, de compassion, et de protection, aujourd’hui, il semble souvent incarner la menace la plus dangereuse pour ses semblables, un véritable loup pour l’homme.

Dans le règne animal, la violence a une raison d’être. Un prédateur chasse pour se nourrir, pour garantir la survie de sa progéniture, ou pour défendre son territoire. Cette violence, bien que brutale, est naturelle, régulée par les lois de la nécessité. Elle est ancrée dans un cycle de vie où chaque acte de prédation a une fonction essentielle. L’animal ne connaît ni la haine, ni la vengeance, ni le plaisir de tuer. Il agit par instinct, guidé par un besoin vital.

L’homme, en revanche, a depuis longtemps dépassé cette nécessité naturelle. Dans nos sociétés modernes, nous avons les moyens de vivre sans recourir à la violence. Pourtant, la méchanceté persiste, se manifestant dans des actes de cruauté qui échappent à toute justification rationnelle. Que ce soit au Sénégal ou ailleurs, les faits divers regorgent de récits où des individus infligent des souffrances gratuites à leurs semblables, où la vie est détruite sans raison apparente.

Cette recrudescence de cruauté, visible dans nos villes et villages, dans nos foyers et nos rues, est le reflet d’une société en crise. Elle trahit une perte de valeurs, un effondrement des liens sociaux, et une déshumanisation progressive des relations humaines. Là où l’entraide et la solidarité devraient primer, c’est la méfiance, la jalousie, et la violence qui semblent dominer. Les exemples sont nombreux : agressions gratuites, violences conjugales, lynchages publics, et autres actes de barbarie qui se multiplient.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment l’homme, qui est censé être le protecteur de son frère, est-il devenu son bourreau ? La réponse réside peut-être dans la déshumanisation progressive de nos sociétés, où l’individualisme, la compétition, et la recherche du pouvoir ont pris le pas sur les valeurs de partage et de respect. Lorsque l’autre n’est plus perçu comme un être humain à part entière, mais comme un obstacle, un ennemi, ou un simple objet de convoitise, il devient facile de justifier la violence.

Mais cette méchanceté n’est pas inéluctable. Contrairement aux animaux, qui sont guidés par leur instinct, l’homme a la capacité de réfléchir à ses actions, de faire des choix moraux, et de rejeter la violence. Pour cela, il est essentiel de réapprendre à voir l’autre comme un semblable, un être digne de respect et de compassion. Il est urgent de restaurer les valeurs d’humanité, de tolérance, et de paix dans notre société.

Le prétexte de ces écrits est la prise de conscience collective que nous devons opérer face à la montée de la cruauté. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer la violence, mais de comprendre ses causes profondes, et d’œuvrer pour y remédier. L’éducation, la sensibilisation, et le renforcement des liens sociaux sont autant de pistes à explorer pour redonner à l’homme son rôle de remède, et non de loup pour l’homme.

Ainsi donc « les hommes tuent par pure méchanceté alors que les animaux tuent par nécessité » est une réflexion sur la nature humaine et son rapport à la violence. Elle nous interpelle sur notre responsabilité en tant que société et en tant qu’individus. Face à la recrudescence de la cruauté, il est temps de réagir, de repenser nos valeurs, et de redonner à l’homme son humanité. Car c’est en choisissant la compassion et la solidarité que nous pourrons vaincre la méchanceté qui gangrène notre monde.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com