Entre deux époques, il y a une période crépusculaire. Peut-on alors considérer que le football africain soit actuellement dans cette nuit tant redoutée ? Ce crépuscule se situerait en creux entre la fin de la belle époque des Sadio Mané, Mohamed Salah, et leurs devanciers Eto’o, Drogba… ; et l’époque d’une jeunesse dorée dont les bourgeons tardent à éclore comme Karim Konaté, nommé pour le trophée Kopa du meilleur jeune joueur, ou encore Lamine Camara, Simon Adingra voire Brahim Diaz (25 ans).

Sinon comment expliquer que l’Afrique ne compte qu’un représentant, le Nigérian Ademola Lookman, dans la liste des 30 nommés au Ballon d’Or 2024 ? Ils étaient quatre en 2023 (Osimhen, Salah, Bounou et Onana), quatre en 2022 et même cinq lors du millésime 2019 dont Mané et Koulibaly dans la liste.

Pourtant le continent a placé une équipe, le Maroc, en demi-finale du dernier mondial. Les joueurs africains continuent d’attirer les recruteurs. Le continent compte plus de « chasseurs » de jeunes talents que d’explorateurs au 18è et 19è siècle réunis. Ou bien alors, la raison serait ailleurs. C’est vers l’Orient que le crépuscule se dessine.

De tous les nommés africains au Ballon d’Or sur les cinq dernières années, seuls le gardien camerounais Onana (Man. United), le buteur ivoirien Haller (Dortmund) et l’attaquant égyptien Salah (Liverpool) continuent de jouer dans les cinq meilleurs championnats européens. Les autres sont partis monnayer leur talent au Qatar et en Arabie Saoudite. Le cas de Victor Osimhen qui vient de signer à Galatasaray (Turquie) est différent après le refus de Naples de le mettre sur la liste des joueurs en Série A.

L’exil dans ces championnats réputés moins prestigieux que le top 5 européen a des répercussions sur le choix des jurés du Ballon d’Or. En mars 2022, Pascal Ferré, alors patron du Ballon d’Or m’avait confié quelques changements dans le choix des listes. « Désormais le critère numéro 1 sera les performances individuelles ; le numéro 2, la performance collective ; le numéro 3, la classe et le fair-play », avançait-il.

Ce sont ces critères –et un manque de considération pour la CAN- qui ont certainement bouté Haller hors de la liste des nommés malgré un but décisif en finale de la CAN remportée par son pays, la Côte d’Ivoire et un club finaliste de la Ligue des champions (Dortmund). Et si c’est le cas, Lookman y est pour son doublé en finale d’Europa League que pour ses buts en Côte d’Ivoire. MD

Redaction: Dakmedina.com