Médina : l’effondrement d’une dalle à la rue 7 x Blaise Diagne ravive les craintes liées aux bâtiments en ruine
septembre 24, 2024
0
Un nouveau drame a frappé la Médina, mettant une fois de plus en lumière l’ampleur du danger que représentent les bâtiments vétustes dans ce quartier historique de Dakar.
Un nouveau drame a frappé la Médina, mettant une fois de plus en lumière l’ampleur du danger que représentent les bâtiments vétustes dans ce quartier historique de Dakar. Une dalle, tombée du 4ème étage d’un immeuble situé à la rue 7x Blaise Diagne, s’est effondrée sur une maison mitoyenne, blessant grièvement six personnes, dont un bébé de neuf mois. Ce tragique incident vient relancer un débat trop souvent ignoré : la gestion des immeubles menaçant ruine.
Avec 104 bâtiments en ruine recensés cette année, la Médina n’est plus un lieu sûr pour ses habitants. L’angoisse grandit parmi les riverains, confrontés chaque jour à la menace d’un effondrement. Le maire de la Médina, Bamba Fall, déplore l’inaction de l’État face à cette situation dramatique. « Les alertes se multiplient, mais restent sans réponse », s’indigne-t-il, dénonçant un silence coupable des autorités étatiques. Ce quartier, vieux de 110 ans, autrefois fier de son patrimoine architectural colonial, est désormais un danger pour ceux qui y vivent.
Créée le 19 septembre 1914 sous l’égide du gouverneur William Ponty, la Médina avait pour objectif de reloger la population autochtone du Plateau. Un siècle plus tard, ce quartier, symbole de l’histoire de Dakar, est en proie à la vétusté. Les bâtiments, en grande majorité d’inspiration coloniale, sont devenus des menaces pour les habitants, dont beaucoup n’ont pas les moyens de se reloger ailleurs. La précarité sociale contraint des familles à vivre dans des conditions dangereuses, en dépit des risques évidents.
Le drame survenu à la rue 7 x Blaise Diagne n’est malheureusement pas isolé. Les effondrements de bâtiments se produisent souvent en période hivernale, causant des blessés et parfois des morts. Malgré les recensements effectués et l’évacuation de certains immeubles, la démolition tarde à être engagée. Ce manque d’action expose les habitants à de nouveaux risques chaque jour.
Il est désormais urgent que l’État prenne ses responsabilités pour éviter qu’une catastrophe plus grave ne survienne. Les appels des riverains, des autorités locales et des associations doivent enfin être entendus. Si rien n’est fait rapidement, la Médina, riche de son histoire, risque d’être le théâtre de tragédies évitables. Il est temps que des mesures concrètes soient prises pour protéger les habitants et préserver ce quartier emblématique.