Législatives anticipées du 17 novembre 2024 au Sénégal : Enjeux, coalitions inédites et tensions politiques
septembre 25, 2024
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Le Sénégal s’apprête à vivre des élections législatives anticipées, fixées au 17 novembre 2024, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye, le
Le Sénégal s’apprête à vivre des élections législatives anticipées, fixées au 17 novembre 2024, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye, le 12 septembre 2024. Ce scrutin s’inscrit dans une période de réformes institutionnelles profondes et sera décisif pour l’avenir politique du pays. La campagne électorale, raccourcie à seulement 20 jours, se déroulera du 27 octobre au 15 novembre 2024, comme l’a précisé Biram Sène, directeur général des élections.
Un délai court pour une mobilisation rapide
Les acteurs politiques, notamment les partis, les coalitions, et la société civile, se préparent dans un temps très restreint. La publication officielle des listes de candidats est prévue d’ici le 7 octobre 2024, ce qui laisse peu de temps aux candidats pour structurer leurs alliances, affiner leurs stratégies et définir leurs programmes. Ce contexte de préparation accélérée met tous les protagonistes sous une forte pression.
Des coalitions inédites qui redessinent le paysage politique
Ces élections législatives anticipées sont marquées par la formation de nouvelles coalitions qui réorganisent l’échiquier politique. L’alliance inattendue entre l’APR, le PDS, et Rewmi symbolise le retour de la famille libérale, provoquant de vives contestations au sein du PDS, accompagnées de démissions massives. Ce rapprochement bouleverse l’ordre établi au sein de la formation historique du PDS.
Par ailleurs, une nouvelle coalition s’est formée autour de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, candidat arrivé deuxième à la dernière présidentielle. Elle rassemble le Parti Socialiste (PS), l’Alliance pour le Progrès (AFP), des partis de gauche, et plusieurs membres dissidents de Benno Bokk Yakaar. Cette alliance se veut une force incontournable face à la mouvance présidentielle.
En parallèle, des anciens membres de Yewwi Askan Wi, comme Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Déthié Fall, et le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), se sont également rassemblés pour former une nouvelle coalition. À cette alliance se joignent des personnalités politiques émergentes comme Bougane Gueye, Anta Babacar Ngom, et Pape Djiby Fall. Ces nouveaux acteurs ajoutent une dynamique inédite à la compétition électorale.
Face à ces regroupements, la coalition présidentielle actuelle, représentée par le parti Pastef, a décidé de se présenter sous sa propre bannière, poursuivant ainsi sa trajectoire en dehors des alliances traditionnelles.
Enjeux et rivalités dans un climat tendu
Les enjeux de ce scrutin sont considérables pour redéfinir les rapports de force politiques. Dans un contexte de rivalités exacerbées, chaque coalition aspire à peser dans la future Assemblée nationale pour orienter les réformes institutionnelles et économiques du pays. La campagne électorale, menée dans un climat de forte concurrence, sera un moment clé pour la stabilité du Sénégal, d’autant plus que des défis organisationnels, notamment liés aux nouvelles règles électorales, devront être relevés.
La couverture médiatique sous surveillance
Comme à chaque élection, les médias, notamment la RTS, seront placés sous haute surveillance. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) veillera à ce que l’égalité du temps d’antenne soit respectée pour chaque liste. Le traitement équitable des candidats par les médias sera suivi de près par des observateurs nationaux et internationaux, pour garantir la transparence du processus électoral.
Vers un scrutin décisif
Le 17 novembre 2024 sera un jour clé pour l’avenir politique du Sénégal. Les résultats, attendus au plus tard le 22 novembre, détermineront la nouvelle composition de l’Assemblée nationale et auront un impact direct sur la feuille de route législative du président Faye. La réussite de ces élections sera essentielle pour consolider la démocratie sénégalaise et stabiliser un pays en pleine transformation institutionnelle.
Ainsi, ces élections législatives anticipées dépassent le simple renouvellement de l’Assemblée : elles marquent un tournant pour le renouveau et la stabilité du Sénégal.