La scène politique sénégalaise connaît actuellement une période de turbulences marquées par une coïncidence pour le moins troublante : la réédition des comptes des anciens ministres et responsables publics se déroule en même temps que la programmation des législatives anticipées. Faut-il y voir un simple hasard, ou une stratégie habilement orchestrée dans les coulisses du pouvoir ?

Dans une République où chaque institution et chaque acteur est censé jouer son rôle dans le respect des règles, cette simultanéité soulève des interrogations sur la véritable intention derrière ces événements. D’un côté, l’exigence de transparence est un pilier essentiel de la démocratie. Il est donc légitime que ceux qui ont géré les affaires publiques soient appelés à rendre des comptes, surtout dans un contexte où la lutte contre la corruption est un défi majeur. Mais d’un autre côté, le timing de cette réédition des comptes, calée sur l’agenda des législatives anticipées, interpelle. Est-ce un simple calendrier technique ou une manœuvre politique savamment orchestrée pour affaiblir certains adversaires ?

Cette coïncidence soulève une question fondamentale sur la qualité de notre jeu démocratique : sommes-nous face à une volonté réelle de renforcer l’État de droit et la bonne gouvernance, ou assistons-nous à un jeu politicien où la justice devient un instrument au service des luttes de pouvoir ?

Dans une République véritablement respectueuse des principes démocratiques, la séparation des pouvoirs et l’équité doivent primer sur toute considération politicienne. La réédition des comptes doit se faire dans un cadre impartial, sans interférence des échéances électorales, afin de garantir la crédibilité des institutions. Mais lorsque ces deux événements se chevauchent, il devient difficile de dissiper les soupçons d’instrumentalisation.

Au final, c’est la confiance du peuple dans ses institutions qui est en jeu. Face à cette situation, les citoyens sénégalais doivent rester vigilants et exiger que les règles du jeu politique ne soient pas détournées au profit de calculs politiciens. Car dans une véritable République, chacun doit jouer son rôle selon les règles de l’art, et non au gré des ambitions personnelles ou partisanes.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com