*Élections législatives 2024 : Barthélemy Dias à la tête de la coalition Samm Sa Kaadou malgré ses incertitudes judiciaires*
septembre 30, 2024
0
La scène politique sénégalaise se prépare pour des élections législatives anticipées marquées par une concurrence acharnée. Au cœur de cette bataille, la coalition d’opposition Samm Sa Kaadou a
La scène politique sénégalaise se prépare pour des élections législatives anticipées marquées par une concurrence acharnée. Au cœur de cette bataille, la coalition d’opposition Samm Sa Kaadou a désigné Barthélemy Dias, actuel maire de Dakar, comme tête de liste pour ces élections cruciales. Cette coalition regroupe des partis influents et figures majeures, tels que Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, PUR de Serigne Moustapha Sy, PRP de Déthié Fall, Gëm Sa Bopp de Bougane Gueye Dany, et le mouvement Les Serviteurs de Pape Djibril Fall. À ces forces s’ajoutent des personnalités comme Anta Babacar Ngom avec l’Alliance pour la République et la Citoyenneté (ARC), ainsi que Thierno Bocoum de AGIR, renforçant davantage cette alliance ambitieuse.
Pour Barthélemy Dias, ce scrutin est une opportunité de renforcer son assise politique, mais il fait face à de sérieux défis. La rupture avec son ancien allié Ousmane Sonko, qui mène la liste du parti Pastef, a créé une compétition directe entre deux figures de l’opposition autrefois unies lors des élections locales et législatives de 2022. Cette fracture politique, survenue avant la présidentielle de 2024, a radicalement changé la dynamique de l’opposition, transformant Sonko et Dias en adversaires dans une course électorale qui pourrait redéfinir l’avenir politique du Sénégal.
Néanmoins, la candidature de Barthélemy Dias est entachée d’incertitudes en raison de ses démêlés judiciaires. Condamné pour le meurtre de Ndiaga Diouf, une affaire qui remonte à 2011, Dias pourrait voir sa candidature invalidée. Selon les dispositions de l’article L29 du code électoral, une personne condamnée pour un crime peut être radiée de la liste électorale, rendant sa participation aux élections impossible. Le chroniqueur judiciaire Daouda Mine de la chaîne TFM a évoqué cette situation en soulignant la possibilité que le Conseil constitutionnel écarte Dias de la course en raison de sa condamnation définitive.
La décision finale dépendra d’une éventuelle procédure de radiation qui pourrait être initiée par le ministre de la Justice, passé ou actuel. Cette épée de Damoclès planant sur la candidature de Barthélemy Dias soulève des questions cruciales quant à son éligibilité. Si le Conseil constitutionnel tranche en faveur de son inéligibilité, cela pourrait bouleverser les plans de la coalition Samm Sa Kaadou et redistribuer les cartes au sein de l’opposition.
En dépit de ces incertitudes, Barthélemy Dias continue de porter les espoirs de nombreux partisans, convaincus que sa vision et son expérience politique peuvent conduire à des réformes profondes. Toutefois, ses antécédents judiciaires et ses désaccords avec Ousmane Sonko, un autre poids lourd de l’opposition, compliquent une campagne déjà tendue. Le duel qui s’annonce entre ces deux hommes, autrefois alliés, promet de captiver l’attention nationale jusqu’au jour des élections.
L’affaire Ndiaga Diouf, qui pourrait être un obstacle majeur pour Dias, reste au centre des débats. Cette condamnation, bien que déjà ancienne, rappelle les luttes passées de Barthélemy Dias avec la justice, un élément qui pourrait peser lourdement sur sa carrière politique. Si sa candidature est finalement invalidée, cela marquera un tournant pour la coalition Samm Sa Kaadou, qui devra réajuster sa stratégie à quelques semaines du scrutin.
Ainsi, au-delà des enjeux électoraux, ces législatives anticipées révèlent les défis de la justice, de la moralité publique et de la stratégie politique dans un Sénégal en pleine mutation.