Depuis l’adoption du Plan Sénégal Émergent (PSE) sous le régime de Macky Sall, le Sénégal a emprunté une trajectoire de développement qui vise à transformer son économie et à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cependant, avec l’émergence du duo Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, porteurs du projet Sénégal 2050, une nouvelle vision alternative de la transformation du pays a été proposée. Il est donc pertinent de dresser un diagnostic comparatif entre ces deux stratégies afin de mieux comprendre leurs points de convergence, leurs similitudes, mais aussi leurs différences fondamentales.

 _Les similitudes_ 

1. Objectif de développement socio-économique : Tant le PSE que le projet Sénégal 2050 visent à faire du Sénégal un pays émergent avec une économie moderne, résiliente, et inclusive. Les deux projets accordent une importance capitale à la croissance économique et à la création d’emplois, notamment pour les jeunes.

2. Promotion des infrastructures : Les infrastructures sont un axe prioritaire dans les deux plans. Le PSE de Macky Sall s’est concentré sur la construction de routes, d’aéroports, et sur l’électrification des zones rurales. De leur côté, Sonko et Diomaye prônent également des investissements massifs dans les infrastructures, tout en insistant davantage sur la durabilité et l’efficacité énergétique.

3. Réduction des inégalités : Les deux stratégies visent à réduire les disparités sociales et régionales au Sénégal. Le PSE a mis en place plusieurs programmes sociaux, tandis que le projet Sénégal 2050 propose des réformes radicales pour une meilleure redistribution des ressources et l’accès équitable aux services publics.

  _Les convergences_ 

1. Autonomie économique : Le duo Sonko-Diomaye et le PSE prônent tous deux une autonomisation économique du Sénégal. Le PSE a initié une diversification de l’économie avec un accent sur l’agriculture et l’industrie. Le projet Sénégal 2050 converge avec cette vision, mais propose une approche plus protectionniste, notamment en favorisant la production locale et en réduisant la dépendance vis-à-vis des institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale.

2. Souveraineté alimentaire : Les deux projets placent la souveraineté alimentaire au centre de leurs préoccupations. Le PSE a multiplié les initiatives agricoles, mais le projet Sénégal 2050 met un accent plus marqué sur l’agriculture durable et biologique, tout en plaidant pour une meilleure utilisation des terres.

3. Réformes institutionnelles : Le PSE a introduit des réformes institutionnelles, mais les critiques pointent souvent leur insuffisance. Sonko et Diomaye vont plus loin en proposant une refonte profonde des institutions, avec un contrôle accru sur la gestion des ressources publiques et une réduction de la corruption.

    _Les  différences_ 

1. Vision politique et gouvernance : Le PSE est centré sur une vision de développement pilotée par l’État et les grands investissements publics, avec une forte implication de partenaires internationaux. Le projet Sénégal 2050, en revanche, se distingue par une vision de rupture. Sonko et Diomaye prônent une gouvernance plus transparente, avec une réduction drastique du train de vie de l’État et une décentralisation accrue des pouvoirs.

2. Dépendance aux financements extérieurs : L’un des principaux points de divergence réside dans la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs. Le PSE s’appuie fortement sur des prêts et des financements internationaux pour réaliser ses grands projets. À l’inverse, Sonko et Diomaye sont critiques de cette dépendance et proposent de mobiliser davantage les ressources internes, à travers une meilleure gestion des richesses naturelles et des réformes fiscales plus strictes.

3. Approche écologique : Bien que le PSE ait intégré des considérations environnementales dans ses programmes, le projet Sénégal 2050 se distingue par une approche plus radicale en matière d’écologie et de développement durable. Il met l’accent sur la transition énergétique vers les énergies renouvelables et sur la lutte contre la dégradation environnementale de manière plus directe et urgente.

En résumé, si le PSE et le projet Sénégal 2050 partagent des objectifs de transformation socio-économique, ils divergent profondément sur les moyens d’y parvenir. Le PSE, bien que critique sur certains aspects, a permis des avancées significatives, notamment en matière d’infrastructures et de croissance économique. Toutefois, le duo Sonko-Diomaye propose une rupture plus nette, avec une vision plus endogène, moins dépendante de l’extérieur, et plus tournée vers une gouvernance transparente. Ce débat entre continuité et rupture, entre pragmatisme et idéalisme, reste au cœur des choix que les Sénégalais devront faire pour leur avenir.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com