Quelques instants après sa comparution devant le juge, Bougane Guèye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp, a été placé sous mandat de dépôt. Accusé de rébellion et d’outrage à agent, il sera jugé en flagrant délit le 30 octobre prochain, selon les déclarations de son avocat, Me El Hadji Diouf.

Le procureur de Tambacounda justifie cette décision par un « refus d’obtempérer » de la part de Bougane Guèye. Selon l’avocat de l’opposant, la situation s’est produite lorsque ce dernier, arrêté par les gendarmes de Bakel, a proposé à ces derniers de l’arrêter s’ils ne voulaient pas qu’il poursuive sa marche vers Bakel. Me Diouf a fermement contesté l’accusation de rébellion, affirmant que son client n’a en aucun cas résisté aux forces de l’ordre.

En outre, une nouvelle infraction a été ajoutée par le procureur, à savoir « outrage à un agent des forces de sécurité », sans qu’aucune précision ne soit donnée sur l’identité de cet agent, ce qui laisse l’avocat de Bougane perplexe. « Ils cherchaient une excuse pour placer Bougane en détention, et ils y sont parvenus », a déclaré Me Diouf.

Par ailleurs, Bougane a déposé une clé en guise de preuve, affirmant qu’il avait été agressé et qu’il n’avait initié aucun acte de violence. Il aurait coopéré en se garant comme demandé par les forces de sécurité, ce qui renforce la position de sa défense. « Le 30 octobre, c’est le juge qui tranchera, et non le procureur. Je reste confiant que Bougane sera libéré, car le dossier est vide », a assuré son avocat, tout en exprimant ses inquiétudes quant aux retards que cette affaire pourrait causer dans la campagne pour les élections législatives.

L’affaire Bougane Guèye soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression et la gestion des opposants politiques au Sénégal, particulièrement à la veille d’échéances électorales importantes. La date du 30 octobre sera donc suivie de près, car elle pourrait marquer un tournant décisif pour la carrière politique du leader de Gueum Sa Bopp.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com