Affaire ASER : AEE Power Sénégal Interpelle Jean Michel Sene et Exige des Explications
octobre 26, 2024
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L’affaire de l’électrification rurale prend une nouvelle tournure avec la sommation interpellative de AEE Power Sénégal, dirigée par son Directeur Général, Saidou Kane, à l’encontre de Jean Michel
L’affaire de l’électrification rurale prend une nouvelle tournure avec la sommation interpellative de AEE Power Sénégal, dirigée par son Directeur Général, Saidou Kane, à l’encontre de Jean Michel Sene, directeur de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER). La sommation, adressée également à la Radio Télévision Walfadjri et à la journaliste Khady Sylla, intervient suite aux déclarations tenues par M. Sene lors d’une émission sur Walfadjri, le 2 septembre 2024, où des propos jugés diffamatoires auraient été tenus à l’égard de AEE Power Sénégal et de son directeur général.
Un Projet d’Électrification Contesté
AEE Power Sénégal, ayant initié un projet d’électrification de 928 localités sénégalaises, notamment dans les régions de Kaffrine, Louga, Saint-Louis, Tambacounda et Kédougou, dénonce un renversement inattendu de ce marché. La société, par une offre spontanée, avait obtenu un accord pour ce projet de grande envergure, mais la renégociation du contrat entre l’ASER et AEE Power EPC, un consortium espagnol dirigé par Jose Angel Gonzalez Tausz, a conduit AEE Power Sénégal à saisir le Comité de Règlement des Différends (CRD) de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARCOP) le 29 août 2024, seulement deux jours après la signature du contrat renégocié.
La Sommation : Exiger des Réponses et des Justifications
La sommation de AEE Power Sénégal, qui qualifie les propos de Jean Michel Sene de diffamatoires, appelle ce dernier à fournir des explications et à justifier les raisons de cette renégociation. Le CRD a d’ailleurs demandé à l’ASER de transmettre les documents relatifs à cette procédure, notamment le protocole de renégociation avec AEE Power EPC, afin de statuer sur la légalité de ce contrat.
37 Milliards de FCFA et des Violations Contractuelles ?
Selon les avocats de AEE Power Sénégal, représentés par le cabinet Boubacar Koïta & Associés, la renégociation du marché violerait les clauses contractuelles initiales, notamment en ordonnant un versement de 56 millions d’euros (soit environ 37 milliards de FCFA) en avance de démarrage. Cette somme aurait été versée par la banque Santander, bien que les garanties d’assurance n’aient pas été entièrement honorées, une action qui, selon les avocats, constitue une violation grave de l’article 13 du Code des Assurances (CIMA).
La Participation Majoritaire de AEE Power Sénégal et ses Conséquences Légales
Se considérant comme le principal actionnaire du projet avec 60 % des parts, AEE Power Sénégal estime que sa mise à l’écart pourrait entraîner l’annulation de la garantie souveraine de l’État du Sénégal, dont le financement repose en grande partie sur sa participation. Le recours mentionne aussi des transferts de fonds effectués depuis les comptes de AEE Power Sénégal à la banque Santander, ce que la société considère comme illégal sans son consentement.
L’Attente de Réponses
Ce développement met en lumière une affaire complexe où des intérêts financiers, contractuels et juridiques se mêlent. Les élections du 17 novembre s’approchant, cette affaire d’envergure pourrait encore évoluer, tandis que AEE Power Sénégal insiste sur une réponse rapide de Jean Michel Sene et de l’ASER, et appelle l’ARCOP à statuer rapidement sur la validité des décisions prises.