Une campagne électorale sous tension : la violence verbale s’intensifie entre Sonko et Dias, révélant une bipolarisation croissante
octobre 30, 2024
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Depuis le début de cette campagne, la scène politique sénégalaise est marquée par une escalade de tensions verbales qui pourrait bien, si elle persiste, dégénérer en violence physique.
Depuis le début de cette campagne, la scène politique sénégalaise est marquée par une escalade de tensions verbales qui pourrait bien, si elle persiste, dégénérer en violence physique. Ce climat tendu est alimenté par la rivalité de plus en plus frontale entre Ousmane Sonko, leader du Pastef, et Barthélémy Dias, candidat de la coalition Sam Sa Kaddù. La bipolarisation politique, désormais palpable, expose les fractures idéologiques et de style entre ces deux figures emblématiques.
Lors de cette deuxième journée de campagne, Sonko n’a pas hésité à lancer des critiques acerbes envers Dias, qu’il accuse de manquer de lucidité sur des enjeux nationaux importants : « Day Dieul Ay Bouteille Ñieuw Di Xasté », a-t-il déclaré, insinuant que Dias, sous l’effet de l’alcool, se livre à des attaques irresponsables. Ce propos s’inscrit dans une critique plus large de Sonko, qui dénonce les comportements qu’il juge incompatibles avec une politique responsable : « Ce n’est pas ainsi qu’on fait de la politique », a-t-il affirmé, visant explicitement le style percutant de son adversaire.
La réplique de Barthélémy Dias ne s’est pas fait attendre. Fidèle à son franc-parler, le maire de Dakar a riposté quelques heures plus tard en attaquant un aspect personnel de Sonko, revenant sur un scandale qui avait entaché l’image de ce dernier. « Ma religion ne m’interdit pas de boire, mais toi, ta religion t’interdit de mentir et de laisser tes deux femmes en pleine pandémie pour aller te soigner dans des salons de massage durant le couvre-feu. » Avec cette pique, Dias touche un point sensible, faisant écho à des accusations passées qui avaient ébranlé Sonko, un coup médiatique qui n’a pas manqué de susciter des réactions.
Ce jeu d’accusations et de répliques entre Sonko et Dias, qualifiés autrefois de « domu ndeye » (frères d’armes), témoigne d’une rupture profonde et d’une rivalité acharnée. Les échanges verbaux prennent désormais un ton si acerbe que certains observateurs craignent un dérapage vers des affrontements encore plus violents. Alors que le Pastef espère consolider ses soutiens face à un contexte économique difficile, la question demeure : cette rivalité tendue entre les deux hommes pourrait-elle compromettre la cohésion de leurs soutiens respectifs et porter atteinte à l’issue des élections de 2024 ?