RÉGULARISATION DES DEUX-ROUES AU SÉNÉGAL : LES CONDUCTEURS DE TIAK-TIAK DEMANDENT UN DÉLAI SUPPLÉMENTAIRE
janvier 10, 2025
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La récente campagne de régularisation des deux-roues au Sénégal, initiée par les autorités, continue de faire débat. Les conducteurs de « tiak-tiak », ces motos-taxis devenues indispensables à la mobilité
La récente campagne de régularisation des deux-roues au Sénégal, initiée par les autorités, continue de faire débat. Les conducteurs de « tiak-tiak », ces motos-taxis devenues indispensables à la mobilité urbaine et rurale, appellent les autorités à accorder un délai supplémentaire pour se conformer aux nouvelles exigences administratives et techniques.
Une mesure saluée mais difficile à mettre en œuvre
Pour les autorités, cette régularisation vise à assainir le secteur des deux-roues, souvent associé à l’insécurité routière et à des activités informelles. Elle impose notamment l’immatriculation des motos, la possession de documents légaux tels que le permis de conduire et l’assurance, ainsi que le contrôle technique. Cependant, les conducteurs de tiak-tiak soulignent les défis qu’ils rencontrent face à ces exigences.
« Le coût des démarches est élevé, et les délais impartis sont trop courts pour permettre à tous les conducteurs de régulariser leur situation », explique Abdoulaye Diop, un conducteur à Dakar. Beaucoup dénoncent également le manque d’infrastructures adaptées, comme le nombre limité de centres d’immatriculation et de contrôle technique dans les régions.
Des enjeux économiques et sociaux
Au-delà des aspects administratifs, les conducteurs de tiak-tiak mettent en avant l’importance économique de leur activité. Pour de nombreux jeunes, ces motos-taxis représentent la principale source de revenus dans un contexte marqué par le chômage. Une régularisation stricte, sans mesures d’accompagnement, risque de priver des milliers de personnes de leur emploi et de perturber le transport de proximité, essentiel pour les populations.
Des solutions attendues
Face à cette situation, les conducteurs demandent un prolongement du délai pour se conformer aux nouvelles normes, mais aussi des mesures de soutien, comme des subventions pour l’obtention des documents légaux ou la mise en place de campagnes de sensibilisation adaptées. Certains plaident pour une approche progressive, permettant aux acteurs du secteur de s’adapter aux exigences sans menacer leur survie économique.
Les autorités sénégalaises, conscientes des enjeux, sont appelées à concilier la nécessité d’un cadre légal avec les réalités socio-économiques des conducteurs de tiak-tiak, afin que cette régularisation soit perçue comme une opportunité plutôt qu’une contrainte.