Le Sénégal traverse une phase préoccupante marquée par une recrudescence de la criminalité sous toutes ses formes. Des braquages audacieux aux saisies record de drogue, en passant par l’insécurité grandissante dans les grandes villes et les zones touristiques, le pays fait face à des défis sécuritaires majeurs, accentués par sa transition vers un statut de nation pétrolière et gazière.

Braquages : quand la violence s’installe dans les zones stratégiques

L’attaque spectaculaire contre l’hôtel Riu Baobab à Pointe Sarène, dans la nuit du 18 au 19 janvier 2025, illustre la montée en puissance de la criminalité organisée. Une vingtaine d’individus armés et cagoulés ont pris d’assaut cet établissement de luxe, semant terreur et désolation. Ils ont neutralisé les agents de sécurité et emporté plus de 12 millions de francs CFA, laissant derrière eux des dégâts matériels et un traumatisme profond parmi les clients et le personnel.

Bien que l’intervention rapide des forces de l’ordre ait évité des pertes humaines, les assaillants ont réussi à s’échapper. Cet incident, loin d’être isolé, relance le débat sur la sécurité des infrastructures touristiques. Dans un contexte où le secteur tente de se remettre de l’impact de la pandémie, de tels actes risquent de compromettre ses efforts de relance.

Le trafic de drogue : un fléau transnational aux portes du Sénégal

L’Afrique de l’Ouest, et particulièrement le Sénégal, est devenue une plaque tournante du trafic international de drogue. Depuis les années 2000, la région s’est imposée comme un corridor privilégié pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine, destinée au marché européen.

Le 16 janvier 2025, les autorités sénégalaises ont arrêté un individu de nationalité guinéenne à Grand-Yoff, en possession de 104 sachets de Kush, une drogue synthétique de plus en plus répandue. Les saisies se multiplient, notamment aux frontières avec des pays voisins comme la Gambie, la Guinée-Bissau et le Mali. Ces opérations, bien qu’encourageantes, soulignent l’ampleur du défi sécuritaire et la nécessité de renforcer les moyens de contrôle aux frontières.

Une insécurité liée à de nouvelles dynamiques économiques

Le Sénégal, en pleine exploitation de ses ressources pétrolières, gazières et minières, attire non seulement les investisseurs, mais également les réseaux criminels. Cette situation crée de nouveaux défis, où la convoitise économique exacerbe les tensions et favorise des actes de banditisme.

Les zones touristiques, naguère havres de paix, sont devenues des cibles privilégiées. En parallèle, les grandes villes voient se multiplier les actes de violence, alimentant un sentiment d’insécurité parmi la population.

Vers une réponse sécuritaire à la hauteur des enjeux

Face à cette montée en puissance de la criminalité, la réactivité des forces de l’ordre, comme lors de l’attaque de Pointe Sarène, est saluée. Toutefois, cela reste insuffisant. Il est urgent d’investir dans :

–Le renforcement des équipements des forces de sécurité ;

–La modernisation des systèmes de surveillance, notamment dans les zones sensibles ;

–La coopération régionale, essentielle pour contrer les trafics transfrontaliers ;

–La sensibilisation des populations, qui jouent un rôle clé dans la dénonciation des actes suspects.

Préserver l’image et l’attractivité du Sénégal

Le Sénégal, longtemps perçu comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, se doit de redoubler d’efforts pour restaurer la sécurité. Loin d’être de simples faits divers, ces incidents traduisent des fractures profondes dans le tissu social et économique.

Pour éviter que ces défis ne ternissent l’image du pays, une mobilisation nationale et une volonté politique forte s’imposent. Il en va de l’avenir du tourisme, de l’attractivité économique et, surtout, de la sécurité des citoyens. Le temps presse, et chaque jour perdu alimente un peu plus ce climat d’insécurité inquiétant.

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com