La publication du rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 au 31 mars 2024 n’a fait qu’attiser les tensions entre l’ancien régime et l’actuel pouvoir. Loin d’apaiser le débat politique, ce document est devenu un véritable champ de bataille entre partisans du gouvernement en place et ceux de l’ancienne majorité.

D’un côté, le gouvernement sénégalais, porté par le régime de Bassirou Diomaye Faye, entend capitaliser sur ces révélations. Un point de presse officiel est prévu ce jeudi 13 février 2025 à 16h00, au 10e étage du Building administratif Mamadou DIA, afin d’exposer les conclusions du rapport et, sans doute, de mettre en lumière certaines irrégularités présumées sous l’ancienne administration. Cette démarche est perçue par les soutiens du pouvoir comme un pas supplémentaire vers la transparence et la reddition des comptes, piliers du programme du duo Faye-Sonko.

En face, l’Alliance Pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, ne compte pas laisser le champ libre aux critiques. Deux heures après le point de presse gouvernemental, à 18h00, l’APR tiendra sa propre conférence au siège du parti à Mermoz. Objectif : défendre son bilan et démonter ce qu’elle considère comme une récupération politique du rapport. Pour les cadres de l’APR, ce document ne saurait être utilisé comme un prétexte à la chasse aux sorcières ou à une instrumentalisation des chiffres à des fins partisanes.

Ce face-à-face médiatique illustre la vive confrontation entre le régime sortant et l’actuel pouvoir. Entre accusations, justifications et contre-offensives, cette double prise de parole risque de raviver encore plus la polarisation politique au Sénégal. Reste à savoir quelles seront les retombées de cette guerre de communication et si elle débouchera sur des actions concrètes en matière de reddition des comptes ou si elle se limitera à un duel d’arguments dans l’arène politique.

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com