Un rapport indépendant, publié le 14 février 2025, revoit à la hausse le bilan de la tragédie survenue le 1er décembre au stade de N’Zérékoré, en Guinée. Contrairement aux 56 décès annoncés officiellement, l’enquête fait état de 140 morts et 11 disparus.

Un stade surpeuplé et une sécurité défaillante

Le drame s’est déroulé lors d’un match de football organisé en l’honneur du chef de la junte au pouvoir. Le stade 3-Avril, vétuste et surchargé, était sous tension. À la 83e minute, une décision arbitrale controversée en faveur de l’équipe locale a déclenché la colère des supporters adverses. Des projectiles lancés de l’extérieur ont interrompu la rencontre, provoquant un mouvement de panique dans les tribunes.

L’usage du gaz lacrymogène au cœur du chaos

Les forces de l’ordre ont alors fait usage de gaz lacrymogène pour sécuriser les officiels présents, aggravant la situation. Pris de panique, les spectateurs ont tenté de fuir, se heurtant à des sorties obstruées par des véhicules de police. Dans la bousculade, de nombreux enfants ont été piétinés ou asphyxiés.

Des autorités pointées du doigt

Basé sur des témoignages de rescapés et d’acteurs présents, le rapport dénonce un manque criant de mesures de sécurité et une gestion désastreuse de la foule. Il souligne l’ironie d’un régime militaire interdisant les manifestations politiques mais organisant des rassemblements populaires à haut risque.

Face aux critiques, le Premier ministre Amadou Oury Bah a écarté toute tentative de minimisation du drame, imputant la catastrophe aux erreurs d’arbitrage et aux dysfonctionnements institutionnels. Cependant, cette tragédie met en lumière la responsabilité des autorités dans la gestion des événements publics et ravive le débat sur la gouvernance sécuritaire en Guinée.

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com