Dans ans nos établissements publics, notamment les hôpitaux et centres de santé, un phénomène insidieux gangrène le fonctionnement du service public : « Jub, Jubeul, Jubeunty ». Cette expression bien connue des Sénégalais illustre une triste réalité où l’accès aux soins et aux services essentiels dépend souvent de recommandations, de relations ou de petits arrangements plutôt que du strict respect des principes d’équité et de justice.

Pourtant, le serment d’Hippocrate et celui de Nightingale, censés guider les professionnels de la santé, rappellent une vérité fondamentale : le premier devoir du personnel soignant est de soulager avant même de soigner. Or, combien de patients sont contraints d’attendre indéfiniment, faute d’ »appuis » ou de « connaissances » ? Combien voient leur état s’aggraver parce qu’ils ne peuvent pas contourner la lenteur administrative ou les pratiques informelles ?

Cette dérive est une atteinte grave à l’éthique médicale et au principe d’égalité dans l’accès aux soins. Elle transforme nos hôpitaux en lieux où le plus fort, le plus influent ou le plus riche passe avant le plus souffrant. Une logique qui trahit non seulement la mission première du service public, mais aussi l’esprit de solidarité censé animer nos structures de santé.

Il est impératif de restaurer les valeurs de justice et de transparence dans nos établissements. Un service public digne de ce nom ne doit pas être régi par des logiques de passe-droits, mais par une éthique forte, où chaque patient est traité avec la même attention et la même diligence. L’heure est venue de repenser nos pratiques, de responsabiliser les agents et d’imposer une rigueur éthique afin que le serment de soigner ne soit plus qu’une simple formalité, mais une véritable mission de vie.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com