Le Sénégal est à un tournant décisif dans la gestion de ses relations sociales et économiques.
Face à une montée des tensions, marquée par des grèves répétées et des revendications persistantes dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et la justice, le gouvernement, les syndicats et le patronat ont initié une Grande Rencontre Tripartite. L’objectif : parvenir à un nouveau Pacte de stabilité sociale garantissant un climat de travail serein et des réformes structurelles adaptées aux défis actuels du pays.

Le Pacte social de 2014, bien que fondateur, montre aujourd’hui ses limites face aux mutations économiques et aux nouvelles attentes des travailleurs. Conscient de cette nécessité, le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, plaide pour un dialogue social renouvelé et constructif. Il s’agit d’établir un équilibre entre les droits des travailleurs, la compétitivité des entreprises et la viabilité économique nationale.

Dans cette dynamique, le Premier ministre Ousmane Sonko vise la finalisation de ce pacte d’ici le 1er mai. Il invite les syndicats à privilégier la concertation et à suspendre les grèves, affirmant que « la construction d’un modèle économique durable ne peut se faire sous la pression et l’urgence ».

La fédération des centrales syndicales ayant pris part aux discussions avait présenté des doléances, articulés autour de 14 thématiques majeures. Parmi les revendications prioritaires :

— Coût de la vie : Adoption de mesures contre l’inflation et pour l’amélioration du pouvoir d’achat.

— Rémunération dans la Fonction publique : Revalorisation salariale et harmonisation des grilles.

— Éducation et enseignement supérieur : Régularisation des pensions des ayants droit des enseignants-chercheurs et recrutement d’enseignants qualifiés.

— Santé et action sociale : Instauration d’indemnités de représentation médicale et application des réformes salariales.

— Agriculture et élevage : Modernisation du secteur et renforcement des aides aux producteurs.

— Politiques énergétiques : Promotion des énergies renouvelables pour alléger la facture énergétique des ménages.

— Dialogue social : Instauration d’un mécanisme de négociation collective plus efficace.

L’État, le patronat et les syndicats doivent converger vers un compromis équilibré, garantissant un nouveau contrat social inclusif et pérenne. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux revendications immédiates, mais aussi d’anticiper les crises futures en instaurant un cadre de concertation permanent et dynamique.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer la réelle volonté des acteurs à inscrire ce pacte dans une stratégie de gouvernance sociale efficace et durable. Une chose est sûre : un climat social apaisé est un levier essentiel pour la stabilité et le développement du Sénégal.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com