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DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE : L’ HEURE DU SURSAUT FACE AU DECLIN

  • mars 14, 2025
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Une influence en berne, des ambitions à redéfinir Longtemps considérée comme un modèle en Afrique, la diplomatie sénégalaise traverse aujourd’hui une phase de turbulences marquée par des échecs

DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE : L’ HEURE DU SURSAUT FACE AU DECLIN

Une influence en berne, des ambitions à redéfinir

Longtemps considérée comme un modèle en Afrique, la diplomatie sénégalaise traverse aujourd’hui une phase de turbulences marquée par des échecs répétés et un affaiblissement de son rayonnement. Jadis moteur des initiatives régionales et acteur clé dans la médiation des crises, le Sénégal semble perdre pied face à une nouvelle dynamique où d’autres puissances africaines imposent progressivement leur leadership.

Les revers s’accumulent et traduisent une fragilité inquiétante. L’échec d’Augustin Senghor à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) en 2021 avait déjà suscité des interrogations sur la capacité du pays à mobiliser ses soutiens au sein des instances continentales. La récente déroute lors de l’élection des membres africains au Conseil de la FIFA est venue confirmer ces doutes. Face à une diplomatie marocaine offensive et stratégiquement affûtée, le candidat sénégalais a été relégué à un rôle marginal, jusqu’à annoncer sa démission de son poste de vice-président de la Confédération Africaine de Football.

Ce revers dans le domaine sportif n’est pas un cas isolé. Il illustre une tendance plus large : celle d’un Sénégal qui peine à conserver sa place dans les sphères de décision africaines.

La candidature d’Amadou Hott : un test grandeur nature

Dans ce contexte morose, la candidature d’Amadou Hott à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) apparaît comme un enjeu stratégique majeur. Ancien ministre de l’Économie du Sénégal et ex-vice-président de l’institution, M. Hott est reconnu pour son expertise et son influence dans les cercles financiers africains. Son choix par le président Bassirou Diomaye Faye n’est pas anodin : il incarne la volonté du nouveau régime de repositionner le Sénégal sur l’échiquier diplomatique et économique du continent.

Cette élection ne sera pas une simple formalité. Elle mettra à l’épreuve la capacité du Sénégal à mobiliser ses partenaires et à s’imposer face à des candidatures concurrentes. Un succès redonnerait au pays une stature internationale, renforçant son poids au sein des grandes institutions africaines. À l’inverse, un nouvel échec viendrait confirmer le déclin de son influence et nourrirait davantage les inquiétudes sur l’efficacité de sa diplomatie.

Un leadership contesté en Afrique de l’Ouest

Au-delà de ces batailles institutionnelles, le Sénégal peine également à peser sur les grands dossiers géopolitiques de la région. La tentative de médiation du président Bassirou Diomaye Faye pour convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger de réintégrer la CEDEAO s’est soldée par un échec cinglant. Ces pays, engagés dans une dynamique d’autonomisation vis-à-vis des institutions ouest-africaines, ont rejeté les efforts de Dakar, mettant en évidence la perte de son influence politique.

L’abandon de ce dossier à l’ancien président ghanéen John Dramani Mahama est un signal fort. Là où le Sénégal jouait autrefois un rôle de premier plan, il se retrouve aujourd’hui en retrait, spectateur d’une recomposition régionale qu’il ne semble plus maîtriser.

L’urgence d’un repositionnement stratégique

Face à ces défis, une refonte en profondeur de la diplomatie sénégalaise s’impose. Il ne suffit plus d’être un acteur institutionnel passif ; il faut redevenir une force motrice, capable d’anticiper les mutations du continent et de peser activement sur les décisions stratégiques.

Dakar doit impérativement renforcer sa diplomatie économique, attirer de nouveaux partenaires et s’impliquer davantage dans les instances internationales. L’enjeu est double : restaurer son prestige tout en garantissant un accès privilégié aux financements et aux opportunités de développement pour le pays.

Les échecs récents ne doivent pas être vus comme une fatalité, mais comme un signal d’alarme. Le Sénégal, fort de son histoire diplomatique et de son expertise dans de nombreux domaines, a encore les moyens de se repositionner. Cela passera par une approche plus offensive, une meilleure anticipation des rapports de force et un soutien structuré aux ambitions sénégalaises sur la scène internationale.

Le destin du pays ne peut se résumer à des défaites et à des déclassements successifs. Il est temps de démontrer que le Sénégal reste une puissance diplomatique capable de défendre ses intérêts et de jouer un rôle central en Afrique.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com

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